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mercredi 16 mai 2018

INVITÉ RTL - Thibault de Montbrial, président du centre de réflexion sur la sécurité intérieure, explique sur RTL que le pire est à venir.

Khamzat Azimov, le jeune Français né en Tchétchénie qui a tué au couteau un passant de 29 ans samedi 12 mai en plein cœur de Paris était fiché S depuis l'été 2016.
Une information qui n'a pas manqué de susciter l'ire d'une partie de la classe politique, qui crie à l'impuissance du gouvernement.

Cette attitude laisse Thibault de Montbrial perplexe.
Car pour l'avocat au barreau de Paris et président du centre de réflexion sur la sécurité intérieure, elle dénote une "confusion sémantique".
Selon lui, ces fiches ne constituent qu'un simple "outil de travail" entre les mains des services de sécurité. 
Pour le juriste, l'enjeu est ailleurs.
Il "faut arrêter de parler des fiches S", qui ne concerne pas uniquement des islamistes radicaux, et se concentrer sur le FSPRT, le fichier "qui rassemble l'ensemble des individus radicalisés dont les services de renseignement pensent qu'ils sont susceptibles de commettre un acte terroriste". Près de 20.000 personnes y sont inscrites.
Or certains attentats perpétrés en 2017 l'ont été "par des gens qui n'y figuraient même pas".

 
Mieux repérer les signaux faibles

Même si les services de renseignements se sont "remarquablement" adaptés à la menace terroriste, il n'ont "ni les moyens humains ni les moyens matériels pour surveiller tout le monde", explique Thibault de de Montbrial.
Il faut donc opérer un filtrage parmi les 20.000 individus fichés FSPRT afin de surveiller au mieux les plus dangereux.

Une lutte plus efficace contre le terrorisme passe également pour une meilleure exploitation des "signaux faibles".
Ce sont toutes les informations données par les éducateurs sociaux, les clubs de sport ou les écoles. "Mais il est illusoire [...] de penser qu'on puisse surveiller tous les gens identifiés comme dangereux", prévient l'avocat.
 
"Combattants aguerris"

Thibault de Montbrial se montre pessimiste quant à l'évolution de la menace terroriste en France.
Si "pour le moment nous avons des attaques plus ou moins individuelles par des gens pas entraînés", l'Hexagone est menacé par les anciens combattants en zone irako-syriennes qui vont bientôt sortir de prison.
"On estime qu'en 2020, 64% de ceux qui ont été là-bas et qui sont guéris et qui continuent de nous détester seront libérés", affirme-t-il.

Une autre menace émane de certains des francophones qui n'ont pas été capturés et qui cherchent également à rentrer en France.
"Ces gens-là sont des combattants aguerris et susceptibles d'actes beaucoup plus coordonnés et beaucoup plus sophistiqués que ceux que nous subissons en ce moment", conclut l'expert.
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