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dimanche 18 mars 2018

Syrie : après Hollande, Emmanuel Macron joue encore les va-t-en guerre

 
 


Le 18/03/2018


Pendant ce temps, le bon Erdoğan bombarde Afrine en toute tranquillité. Mais comme il est turc et pas syrien, c’est évidemment beaucoup moins grave.

La reprise progressive de la Ghouta par l’armée syrienne est un élément majeur de l’évolution de la situation militaire en Syrie.
Après la reconquête d’Alep, fin 2016, et la libération de Deir ez-Zor, en septembre 2017, il s’agit de la troisième victoire importante pour l’armée après sept ans de guerre.
La défaite, maintenant certaine, des 20.000 islamistes qui occupaient la Ghouta depuis cinq ans est d’autant plus importante qu’elle sécurisera définitivement la capitale, Damas.
De nombreux islamistes se sont d’ailleurs volatilisés dans la nature ces derniers jours, manifestation inhabituelle d’un moral en berne.
Des milliers de civils en ont profité pour s’enfuir et rejoindre l’armée.
Alors, il est intéressant d’observer que c’est généralement dans les tournants stratégiques du conflit que surgissent les rumeurs sur l’utilisation d’armes chimiques par l’armée syrienne.
Le toujours cocasse OSDH (Observatoire syrien des droits de l’homme), coqueluche de nos médias, a multiplié les communiqués ces derniers jours. Le conditionnel est de rigueur : des cas de suffocation « auraient été observés », des odeurs de chlore « auraient été ressenties » – la litanie est très longue.
Au-delà du fait qu’il n’y a, évidemment, aucune preuve, on ne voit pas l’intérêt qu’aurait l’armée à agiter un chiffon rouge alors que sa victoire n’est plus qu’une question de jours.
Tout cela relève des manipulations habituelles.
Mais il n’en fallait pas plus pour que nos autorités civiles et militaires jouent les matamores.
Le Président Macron a rappelé pour la xième fois que l’utilisation d’armes chimiques était sa ligne rouge et (fait nouveau) le Général Lecointre s’est invité dans la partition.
Le glorieux successeur du général de Villiers a affirmé que l’armée était prête à intervenir, y compris de façon « autonome ».
Comprendre : sans les Américains.
Tout cela est accablant.
Frapper qui et quoi ?
L’armée syrienne qui reprend la Ghouta et élimine des djihadistes ?
Le palais présidentiel ?
Une base au hasard ?
Le brillant François Hollande avait eu la même idée mais, lâché par un Obama plus responsable que lui, n’avait pas osé intervenir de façon « autonome ».
Il est probable que ce sera encore le cas et qu’Emmanuel Macron ne sera pas assez irresponsable pour ordonner des frappes inutiles qui, de toute façon, ne changeront plus rien à l’issue de la guerre.
Ce serait d’autant plus étrange que la France a envoyé des hommes en Syrie, en toute discrétion, qui, eux aussi, éliminent des djihadistes.
Gageons, toutefois, que les prochains jours verront se multiplier les provocations destinées à discréditer l’armée syrienne.
Nos médias les relaieront évidemment sans sourciller.

Pendant ce temps, le bon Erdoğan bombarde Afrine en toute tranquillité.

Mais comme il est turc et pas syrien, c’est évidemment beaucoup moins grave.

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