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Olivier Damien
« Pour mieux stigmatiser la police nationale – exercice qui vous est devenu habituel -, vous vous en prenez à certains de ses responsables syndicaux, n’hésitant pas à utiliser des arguments pour le moins contestables. »
Monsieur,
Dans le cadre de « l’affaire Théo », ce jeune délinquant d’Aulnay-sous-Bois dont vous assurez la défense, vous avez choisi le JDD de ce dimanche 11 mars pour publier une tribune dans laquelle vous dénoncez les récentes prises de parole de responsables policiers.
Vous vous en prenez, notamment, à Céline Berthon, commissaire divisionnaire, actuellement secrétaire générale du Syndicat des commissaires de la police nationale, laquelle, à votre grand dam, a osé demander des excuses pour les policiers mis en cause dans cette affaire, et dont il apparaît, de jour en jour, que leur responsabilité pénale, pour les faits qui leur étaient initialement reprochés, est loin d’être établie.
Mais sur ce point, le seul avec lequel je suis en accord avec vous, la Justice se prononcera.
En revanche, je voudrais revenir sur le fond de votre publication.
En effet, pour mieux stigmatiser la police nationale – exercice qui vous est devenu habituel -, vous vous en prenez à certains de ses responsables syndicaux, n’hésitant pas à utiliser des arguments pour le moins contestables.
En premier lieu, vous en appelez à la violation du secret de l’instruction.
Argument éculé, s’il en est, tant cette prescription est bafouée à longueur de colonnes de presse et d’émissions de télévision.
En l’espèce, les organisations syndicales n’utilisent, le plus souvent, que les informations divulguées par la presse, et par les avocats des individus concernés !
Ainsi, en matière de respect du secret de l’instruction, revient-il à chacun de balayer devant sa propre porte. En second lieu, et pour ne pas manquer de donner à cette affaire, comme à l’accoutumée, la dimension politique qui vous arrange, vous évoquez les prises de position d’un certains nombre de personnalités politiques.
Toutes de droite, comme par hasard.
Que n’avez-vous réagi en entendant, à chaud, les déclarations de MM. Hollande et Cazeneuve qui, en charge du pouvoir au moment des faits, auraient dû, au nom de la séparation des pouvoirs qui semble tant vous tenir à cœur, garder une prudente réserve.
Vous n’êtes pas plus intervenu lorsque des artistes connus pour leur aversion primaire envers la police, et certainement en manque de publicité, ont pris la parole à tort et à travers pour condamner, avant tout procès, quatre policiers qui n’avaient aucun moyen de leur répondre.
Enfin, vous évoquez le mis en cause lui-même.
Ce pauvre jeune au « casier judiciaire vierge », mais dont on sait (toujours par la presse) à quelles activités peu recommandables sa famille et lui ont pu se livrer pendant de nombreuses années.
Mais je reconnais bien là le talent médiatique qui est le vôtre, n’hésitant pas à faire dans le pathos dès lors que la cause que vous défendez s’embourbe dans les mensonges, les contradictions et approximations d’individus tel celui dont il est question.
Quant aux excuses demandées par Céline Berthon, soyez rassuré.
Venant d’un individu tel le triste sire que vous défendez, elles importent peu.
Les excuses recherchées, et qui, bien sûr, ne viendront pas, les policiers qui chaque jour s’exposent pour assurer la sécurité de tous les Français, y compris dans des banlieues que des politiques publiques catastrophiques ont laissé se ghettoïser, auraient voulu les voir venir des responsables politiques qui, à leur plus grande honte, n’ont pas hésité à sacrifier quatre petits fonctionnaires.
Mais il est vrai qu’il s’agit sans doute de gens « qui ne sont rien ».
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