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jeudi 15 février 2018

La Ligue du Nord envisage une sortie de l’Italie de l’UE

   


Manifestation de la Ligue du Nord à Turin, 2013. Crédit: Fabio Visconti creative commons
 ‎14‎ ‎févr.‎ ‎2018
 
La Ligue du Nord, favorite des élections législatives du 4 mars, n’exclut pas une sortie de l’Italie de l’UE si Bruxelles refuse de renégocier d’ici deux ans ses règlements en matière de fiscalité et d’immigration.

« Si d’ici là nous n’avons rien obtenu (…), nous n’excluons pas un retrait, comme la Grande-Bretagne l’a fait », a déclaré à Reuters Claudio Borghi, responsable de la politique économique au sein de la Ligue.
La coalition de droite, qui regroupe Forza Italia, formation de Silvio Berlusconi, la Ligue du Nord et un petit parti d’extrême droite, Frères d’Italie, devrait arriver en tête des élections, selon les sondages, avec même une chance d’avoir une majorité à la Chambre des députés.
Forza Italia, plus conciliante que la « Lega », s’inquiète des positions très arrêtées de ses partenaires sur les rapports avec l’UE.
Les deux partis ont convenus qu’en cas de victoire de la coalition, la formation arrivée en tête désignera le président du Conseil et aura un rôle moteur dans le gouvernement.
D’après les sondages, Forza Italia devance la Ligue.
Le numéro un de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, accuse l’euro d’être responsable des difficultés économiques du pays, une opinion que ne partage pas Silvio Berlusconi.

 
 
Banques en faillite


Mais Forza Italia, comme son alliée, ne cache pas son irritation face à la rigueur budgétaire imposée par l’UE à ses membres les plus endettés.
« Dans l’état actuel des choses, l’UE est un projet en faillite, elle n’a rien apporté de bon à aucun de ses membres », a affirmé Claudio Borghi.
« Notre position de base, c’est non à l’euro. Nous pourrions apprécier l’Union sans l’euro. »
Un accord existe au sein de la coalition de droite pour laisser à l’UE un délai de deux ans pour répondre aux inquiétudes italiennes, mais Rome pourrait réduire ses versements au budget de Bruxelles bien avant.
« Nous sommes d’accord pour dire que la première chose à faire, c’est d’arrêter de payer. Pourquoi payer si on ne nous écoute pas ? », a lancé Claudio Borghi.
La Ligue, a-t-il ajouté, souhaite également une modification des règles européennes concernant les banques en faillite et le marché des services.
Claudio Borghi reconnaît qu’il y a une compétition assez vive entre Silvio Berlusconi et Matteo Salvini, mais il pense que la Ligue devancera finalement Forza Italia dans les urnes.
L’introduction d’un nouveau système électoral et l’indécision de nombreux électeurs rendent impossible à l’heure actuelle toute prévision sérieuse sur l’issue des élections et sur la composition du prochain gouvernement, disent les instituts de sondage.

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