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samedi 20 janvier 2018

Zone à déblayer





Depuis plus d'un demi-siècle on avait tout lu, tout entendu, tout écrit sur le projet de transfert de l'aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes
.

À l'époque, bien lointaine, de sa conception, on y attendait le Concorde.
Or, on a fait, en juin 2015, environ 52 ans après le début de l'affaire, se prononcer les habitants de la Loire-Atlantique : à tort ou à raison, ils ont voté à 55 % pour ce projet.
On se sera moqué de leur avis, on s'est essuyé les pieds sur ce paillasson.
On : c'est-à-dire l'État central, le gouvernement d'Édouard Philippe et d'Emmanuel Macron.
La démocratie réelle peut donc encore nous surprendre.
Reconnaissons au bénéfice du gouvernement actuel qu'il avait hérité de ce dossier et qu'il n'avait pas jusqu'ici permis de mesurer son incapacité éventuelle à trancher enfin.
Nous savons désormais combien il excelle dans les formules chèvre chou.
On les appelait dans les congrès radicaux-socialistes d'autrefois les motions nègre blanc, mais la formule est devenue aujourd'hui inconvenante.

Chèvre le 16 janvier le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb annonçait l'expulsion des occupants les plus radicaux, c'est-à-dire de quelques douzaines de militants d'extrême gauche.
Une telle annonce suppose, rappelons-le l'intervention de milliers de représentants des forces de l'ordre.
Mais chou le 17 janvier après avoir fait durer l'incertitude, le Premier ministre annonçait l'abandon du projet, tout en fixant une date, habilement assez vague, le printemps pour le départ des zadistes.

Car le problème le plus préoccupant reste celui de l'occupation de la ZAD, signifiant zone d'aménagement différé.
Les gauchistes ont transformé sémantiquement celle-ci en ZAD, rebaptisée zone à défendre.
Dans cette conception défense signifie amoncellement d'immondices et production de crasse.
Dans cette industrie les gauchistes sont demeurés imbattables depuis leurs exploits de 1968, dont on s'apprête à commémorer l'opportun cinquantenaire.
Tout le monde est en mesure de comprendre ceci : au-delà même de la zone de Notre-Dame-des-Landes et de ses quelques hectares, ne pas la nettoyer revient à ouvrir la bonde à l'agitation autour de la petite cinquantaine de dossiers ce type en France.
Le danger de contagion ne peut, par conséquent, échapper à personne.
Retenons bien les déclarations de Gérard Collomb le 16 janvier (1)⇓.
"Le président, annonçait-il, prendra sa décision, sur le projet d’aéroport, dans les prochaines semaines".
En fait la décision était déjà prise et elle allait être rendue publique par le chef du gouvernement 24 heures plus tard.
Car le même ministre ajoutait "évidemment, nous sommes toujours prêts à maintenir l’ordre républicain".
"Prêts à" ne signifie pas ici obligatoirement "décidés à".
Et ordre "républicain" ne veut pas dire nécessairement grande propreté.
Nous nous en doutions.
Nous en recevons la confirmation.
La zone "sera en tout cas évacuée des éléments les plus radicaux" voilà la belle promesse dont les indigènes de la Loire-Atlantique aimeraient désormais recevoir confirmation.

On mesurera ainsi de quel courage sont capables nos dirigeants.
Mais ne l'oublions jamais, dans notre démocratie, ce qui compte ce ne sont pas les manants des territoires, c'est l'État central, ce sont les privilégiés du système.

Ces gens ont rendu sinon odieuse au peuple, au moins péjorative, et souvent ridicule, l'appellation d'élite.

 
JG Malliarakis
Apostilles
  1. sur France 2
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