Pour Gérald Darmanin, les smicards vont gagner plus sans travailler plus !

 

 

Le 29/01/2018
Philippe Kerlouan

 

De quoi se plaignent-ils ?

Les smicards vont gagner plus sans travailler plus !
C’est l’engagement de Gérald Darmanin, le père Noël du gouvernement, dans le JDD de ce dimanche.
Pour vanter les mérites de la loi de finances 2018, il prend l’exemple de « Kevin payé au smic » : au 31 janvier, il touchera un salaire net de 1.146,19 € au lieu de 1.124,50 €.
Vous vous rendez compte : plus de 20 € de gain mensuel de pouvoir d’achat !
À ce tarif, il faudra bientôt l’imposer sur la fortune.
Et ce n’est qu’un début, assure le ministre.
Malheureusement, les smicards ne vont pas tarder à déchanter.
Car Bercy, dans son savant calcul, a omis les hausses que les Français subissent depuis le 1^er janvier 2018 : énergie (gaz et carburants), frais postaux, assurances, tabac en mars…
Voilà qui va réduire à néant – et même au-delà – le surcroît de pouvoir d’achat qui leur a été si généreusement accordé.
De qui se moque le gouvernement ?
L’aumône n’a jamais fait une politique sociale, surtout quand on vous donne d’une main ce qu’on vous reprend de l’autre.
Sans compter que cette prétendue hausse ne profite qu’aux salariés du privé.
Tous ceux qui dépendent, de près ou de loin, de la fonction publique vont voir leurs revenus diminuer.
Et ils n’appartiennent pas tous à la catégorie A+, loin de là !
Le ministre a bien promis que la hausse de la CSG serait intégralement compensée, mais sans le moindre gain de pouvoir d’achat.
Dans tous les cas, tous verront leur salaire net diminuer puisque la retenue pour la retraite est passée de 10,29 % à 10,56 %.
Comme il est naturel pour un gouvernement épris de justice sociale, ce sont les retraités qui seront les plus mal lotis.
Ils subiront de plein fouet la hausse de la CSG.
Pas question de la moindre compensation : ils sont bien assez riches et continuent de profiter des cotisations versées par les actifs.
Ils peuvent bien, à leur tour, contribuer à la solidarité nationale !
Comme s’ils ne l’avaient pas toujours fait en payant leurs impôts.

Le gouvernement se garde bien de mettre l’accent sur les cadeaux fiscaux offerts aux plus riches.
Ce sont eux qui font tourner l’économie : ils sont déjà bien généreux de faire travailler des sans-dents !

Nos dirigeants ne remettent pas en question les carences de leur politique familiale, largement responsable du problème des retraites.
Ils calculent presque avec envie les avantages dont vont bénéficier les plus modestes.
Ils ont mis sous le boisseau un engagement tardif de campagne : la défiscalisation des heures supplémentaires, qui procurerait à bon nombre de salariés un vrai gain de pouvoir d’achat.
Laurent Wauquiez, samedi, devant le Conseil national de LR, a opportunément rappelé qu’il défendrait cette mesure qui, sous le mandat de Nicolas Sarkozy, avait fait l’unanimité.

Car les smicards, ceux qui travaillent pour gagner peu, sont plus sensibles aux mesures de la droite sociale qu’aux manifestations d’autosatisfaction de pharisiens « ni de droite ni de gauche », qui ne savent que faire l’aumône en calculant combien cela leur rapportera !