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vendredi 27 octobre 2017

Macron n'a aucun respect pour nous» : la Guyane s'embrase en pleine visite présidentielle (IMAGES)


«Macron n'a aucun respect pour nous» : la Guyane s'embrase en pleine visite présidentielle (IMAGES)
 
© Alain Jocard
Manifestations violentes devant la préfecture de Cayenne
 
27 oct. 2017, 08:16

Alors que s'achevait le premier jour de la visite d'Emmanuel Macron en Guyane, marqué par un grand rassemblement du collectif Pou Lagwiyann dékolé, de violents affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont eu lieu devant la préfecture.
                                   
Des affrontements entre forces de l'ordre et manifestants (des membres du collectif Pou Lagwiyann dékolé, «Pour que la Guyane décolle», selon l'AFP) ont terni, dans la nuit du 26 au 27 octobre le premier jour de la visite d'Emmanuel Macron en Guyane, comme en témoignent de nombreuses images relayées sur internet.


Alors que le président de la République arrivait à Cayenne après s'être rendu à Maripasoula, la tension était déjà palpable devant la préfecture, que protégeait un important service d'ordre.


Pendant plusieurs heures, les forces de l'ordre ont dû tirer des gaz lacrymogènes initialement destinés à disperser un rassemblement devant la préfecture de Guyane.


Près de la place des Palmistes, des dizaines de jeunes, souvent cagoulés, ont lancé des cocktails Molotov et des projectiles, notamment aux abords du commissariat.
Des poubelles ont également été incendiés.


Le procureur Eric Vaillant a fait savoir que cinq personnes avaient été interpellées.
En outre, un gendarme mobile et un policier ont été légèrement blessés, selon un premier bilan.


Un élu local a également été blessé par un tir de flashball, selon plusieurs journalistes présents sur place.

 
Les manifestants exigent le respect de la promesse de Macron... qui assure ne pas être «le Père Noël»

Le chef de l'Etat est arrivé le 26 octobre dans l'après-midi (heure locale) en Guyane, dans un climat particulièrement tendu, à peine six mois après le très vif mouvement social qui avait paralysé la région sud-américaine.
Il est notamment accompagné par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.
Dès son arrivée, le chef de l'Etat s'est rendu à Maripasoula (à la frontière avec le Suriname).
La ville, qui est également la plus vaste commune de France, est soumise à une très forte pression migratoire.
Il a cependant averti qu'il n'était pas venu en «Père Noël» – ni pour «faire des promesses».

«L'Etat a fait trop de promesses qui n'ont pas été tenues. Donc je suis là pour dire les choses en vérité telles que je les vois, prendre des engagements que je saurai tenir durant mon quinquennat, et aussi assurer les éléments d'autorité indispensables sur ce territoire», a-t-il expliqué.
Le ton de cette déclaration n'a semble-t-il pas apaisé la gronde du collectif Pou Lagwiyann Dékolé, qui a décidé de maintenir la marche qu'elle avait prévue au même moment.
Le rassemblement a réuni un millier de personnes venues réclamer le respect des accords signés avec le gouvernement précédent.
D'autant qu'Emmanuel Macron, alors candidat à la présidence, avait promis de mettre ces accords en application s'il était élu, et s'était même engagé à «aller plus loin».
Maintenant on sait à qui on a à faire

Réclamant un rendez-vous avec le chef de l'Etat, les manifestants se sont ensuite rassemblés devant la préfecture où ils ont écarté une première série de barrières pour se rapprocher du bâtiment.
L'Elysée leur a proposé un rendez-vous le 27 octobre au matin, mais les manifestants ont refusé, réclamant de voir le président dans la soirée.
Les violences ont éclaté peu après.
«Maintenant on sait à qui on a à faire», a déclaré Davy Rimane, membre du collectif Pou Lagwiyann Dékolé.
«Il n'a aucun respect pour nous», a-t-il ajouté, soulignant l'urgence d'une intervention rapide de l'Etat pour aider la Guyane.
A 7 000 kilomètres de la capitale, ce territoire peuplé par 254 000 habitants cumule les difficultés : immigration clandestine massive, insécurité croissante, communes enclavées, services de santé défaillants, système scolaire inadapté, taux de chômage très élevé (23%)...

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