Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Le dernier carré de l’ancien monde, et je le dis avec une véritable forme d’affection, car je comprends profondément que l’on puisse être attaché au modèle social hérité du Conseil National de la Résistance, au lendemain de la dernière guerre mondiale.
Quand bien même ce modèle a un besoin réel d’évolution, et sur certains points de transformation, il n’en demeure pas moins vrai que ce que l’on nous impose ce n’est pas sa modernisation, mais sa disparition progressive.
Or, celles et ceux qui ont un peu vécu, celles et ceux qui ont eu des enfants, celles et ceux qui ont eu de grands enfants, ceux qui se sont séparés, ceux qui ont perdu leur travail, ceux qui ont été touchés par la maladie, les revers de santé ou de fortune, savent que la vie, pour beaucoup, loin d’être un long fleuve tranquille, est un chemin pavé de vicissitudes et de souffrances.
Notre modèle social avait un objectif : atténuer ces douleurs. Pas les supprimer, pas nous rendre égaux, mais permettre, juste, de rendre cela supportable.
Alors oui, il est normal de faire évoluer et d’adapter nos structures et nos fonctionnements. D’ailleurs, dans un monde en pleine évolution, les changements devraient être constants, mais dans tout cela nous oublions une chose.
Toute politique, toute dépense, tous les choix de société ne doivent pas être faits uniquement dans l’intérêt de la plus vaste majorité possible du peuple.
Cela doit ainsi exclure de base toute « dictature » des minorités, ce qui est évidemment le cas depuis trop longtemps et c’est d’ailleurs un symptôme évident de la déliquescence même du principe de démocratie.
Nous avons, chaque année, collectivement des ressources.
C’est à nous collectivement de décider comment les obtenir (la fiscalité) et comment les affecter (les dépenses et le budget).
Nier ce droit au peuple c’est accepter de fait la suppression de la souveraineté du peuple et des principes de base de la démocratie.
Je ne suis pas fonctionnaire, je ne suis pas non plus salarié.
Je vis « presque » sans filet.
Je suis le premier à expliquer que nous devons, que vous devez vous adapter et vite, à la nouvelle donne économique, à savoir que l’on passe du tout « salariat » ou tout « entrepreneuriat », et l’on pourrait dire au précariat en restant poli pour ne pas dire vulgairement le « galériat » !
Certains peuvent s’en sortir mais encore une fois, les choses ne sont pas linéaires et nous devons collectivement sauvegarder les moyens de se tendre mutuellement la main quand l’un de nous est frappé par le sort.
Ces solidarités forgent les âmes des peuples et des nations, concepts honnis aussi bien par nos europathes que par nos thuriféraires du totalitarisme marchand.
Macron, bien mal élu, entouré d’une merveilleuse équipe de communicants mais dont les failles aussi bien d’expérience, de compétence que de personnalité apparaissent au grand jour à la première crise (je parle de Saint-Martin), applique un programme qui n’est pas celui du peuple, mais d’une infime minorité dont l’unique objectif est l’accroissement de leurs profits personnels au détriment du plus grand nombre.
Faites le plein d’essence… et de conserves !
Un risque majeur, la cristallisation et la convergence des luttes
C’est à vous, à chacun de vous, d’être responsable de vos choix et de vos décisions.
Certains, les derniers des mohicans, ne veulent pas disparaître sans se battre, ils ne veulent pas disparaître sans combattre.
Je les comprends.
Je les comprends et, hélas, cela ne suffira pas, cela ne sera pas suffisant car l’on ne construit pas un projet de société sur un « non ».
Ce qui manque cruellement c’est bien sûr un projet alternatif crédible susceptible de mobiliser les masses autrement qu’à travers quelques pétitions sur « change-ra-rien.org », ou quelques « likes » aux pouces levés sur « fesse-bouc ».
Alors mes amis, chacun fera ce que sa conscience politique lui inspire, certains iront se joindre aux grévistes, d’autres pas.
Dans tous les cas, je vous invite, parce que c’est mon analyse de la situation (je la pense vraie, mais elle ne constitue pas LA vérité), à dissocier les deux dimensions.
Il y a le sujet de la lutte collective, et celui de la préparation personnelle et individuelle.
En à peine quelques mois, la fiscalité est devenue inquiétante sur les investissements non-délocalisables et cela donne la direction du vent, ainsi que sur les dépenses sociales qui seront laminées dans les années qui viennent et l’exemple des APL, sujet politiquement sensible, le démontre parfaitement.
Mon analyse est que notre peuple, démobilisé politiquement, ayant abdiqué son rôle de citoyen, bercé aux réseaux sociaux et à la télé, est devenu tellement passif que tout cela va avoir lieu, que les mobilisations seront trop faibles pour faire plier une équipe dirigeante choisie non pas pour et par le peuple, les dernières élections ayant été une mascarade démocratique, mais pour et par le système totalitaire marchand.
Le deuxième sujet est donc logiquement la préparation de la suite au niveau individuel.
Ceux qui me lisent régulièrement savent que je répète à l’envi que celles et ceux qui dépendent de la dépense publique sont sans conteste possible les plus vulnérables aux mutations en cours.
L’objectif premier va être de vous rendre résilient.
Pour devenir « résistant », « solide » ou encore « robuste », il va falloir multiplier les sources de revenus, mais aussi prendre en compte que les conflits sociaux risquent potentiellement, parce que c’est la dernière bataille, d’être particulièrement durs, violents, avec une forme de radicalisation, à un moment de grande vulnérabilité pour notre pays sur fond de risque terroriste évident.
Sachez donc, car anticiper c’est être en mesure de se préparer, que les fédérations CGT et FO des transports ont appelé le secteur routier à une grève reconductible à partir du 25 septembre pour demander le retrait de la réforme du code du travail.
Mais la CGT n’est pas la seule, la CFDT des transports (Route/Transports urbains/Marins) et la CFTC-Transports ont, eux, appelé à une “mobilisation le 18 septembre”.
“Bien évidemment”, les dépôts de carburants seront une cible, “ce sera une grève qui aura des conséquences très concrètes sur l’économie française”, prévient Jérôme Vérité, secrétaire général de la fédération CGT-Transports, lors d’une conférence de presse.
Son homologue à FO, Patrice Clos, a promis des “actions fortes et puissantes”, comme en mai 2016. À l’approche de l’Euro de football, les routiers avaient alors obtenu que le projet de loi travail ne modifie pas leur régime dérogatoire sur les heures supplémentaires…
Nous sentons bien un mécontentement massif qui traverse le pays et ses différentes composantes.
Nous voyons bien que la moindre crise, même pour uniquement « 35 000 » personnes (la population de Saint-Martin), met les maigres moyens de l’État à rude épreuve.
Vous avez pu constater, en dehors de toutes polémiques politiciennes dont on se fiche bien ici, que lorsque la catastrophe se produit, que la pénurie est là, il n’y a personne.
Vous êtes seul face au désastre.
Vous êtes seul, et c’est normal, un drame est toujours individuel, personnel, de même qu’un effort, une douleur, une souffrance, ou la mort.
On est seul face à l’extrême.
C’est ainsi.
Néanmoins, pour certains sujets, les choses peuvent se préparer et pour certaines s’anticiper.
Ainsi, vous devriez avoir quelques bidons d’essence devant vous, car il y aura des pénuries de carburant dès la fin du mois de septembre.
Il y aura aussi des pénuries d’approvisionnement dès la mi-octobre si le mouvement social est dur.
À cela viendront s’ajouter les conditions météo automnales qui peuvent vite être « hivernales ».
Si vous décidez de ne rien faire, alors en réalité vous avez décidé.
Quand vous ne décidez pas, vous décidez de laisser les autres décider à votre place.
C’est exactement ce qu’ont fait des milliers de Saint-Martinois, dont, même si cela n’exonère en aucun cas l’État de ses défaillances évidentes, la légèreté et l’impréparation sont assez saisissantes.
Tout le monde aura une bonne excuse du genre ma maison s’est envolée, on m’a pillé, j’ai tout perdu, tout a été emporté par les flots…
Certes, certes… pourtant rien ne vous empêche d’avoir un bidon étanche, enterré dans une colline bien loin des flots, avec quelques litres d’eau, de quoi s’habiller, une bâche et quelques kilos de riz. Rien de bien ahurissant, pourtant, de quoi tenir…
Pour s’adapter au nouveau monde que l’on vous construit, il va falloir intégrer deux notions : la responsabilité individuelle et la décision.
C’est déjà tout un programme et pour l’immense majorité un choc psychologique phénoménal.
Pour être accompagné et ne pas vous sentir seul, rejoignez les « Stratégistes » !
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
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