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vendredi 8 septembre 2017

«La solidarité ou la mort»: les premiers témoignages des habitants de Deir ez-Zor

 
Situation en Syrie, image d'illustration
 
© Sputnik. Mikhail Voskresenskiy
Plus de trois ans de siège, des mois de famine, d'interminables journées privés d'eau, une éternité sans médicaments, mais des dizaines de milliers d'habitants de Deir ez-Zor n'ont pas perdu l'espoir que leur calvaire prendrait fin.

Le jour de la délivrance est arrivé le 5 septembre - le blocus terroriste a été percé. Témoignages de survivants...
«Pendant les années du blocus notre vie a été pénible.
Nous avons surtout souffert du manque d'eau — dans certains quartiers, il n'y en avait tout simplement pas.
Le plus souvent, seuls le pain et l'eau constituaient notre ration», relate dans son commentaire à Sputnik Khaled al-Abdallah, un habitant de Deir ez-Zor.
Un autre fléau — la cherté de la vie.
Le manque de denrées alimentaires a fait monter en flèche les prix des produits de première nécessité. Ainsi, si avant le début de la guerre, le prix d'un kilogramme de sucre oscillait autour des 25 livres syriennes (0,5 dollar à l'époque), dans Deir ez-Zor assiégé, il se vendait déjà à 4.500 livres (9 dollars, selon le taux de change d'aujourd'hui).

«Comme il y avait à peine de légumes, ils se vendaient très cher, si bien qu'ils étaient inabordables pour la plupart des habitants.
Le téléphone et Internet étaient coupés», explique-t-il.
 
الزراعة في دير الزور
 
© Sputnik. Nour Molhem
Situation à Deir ez-Zor
 
«Dans de telles conditions, les habitants n'avaient que deux choix: la solidarité ou la mort.
Nous avons prôné la première option.
Pour nourrir nos enfants, nous nous sommes mis à cultiver des légumes.
Dans le contexte de déficit et de cherté, le potager était le seul moyen de nourrir nos familles», clôt-il son récit.
 
Situation à Deir ez-Zor
 
© Sputnik. Nour Molhem
Situation à Deir ez-Zor
 
Les pénuries alimentaires, la famine et l'absence de médicaments ont favorisé la propagation de maladies, constate Abou Mohsen, un autre habitant de la ville.
«Les enfants souffraient d'anémie et de diarrhée», témoigne-t-il.
Durant les trois années de siège que Deir ez-Zor a endurées, près de 80.000 de ses habitants n'ont survécu que grâce à l'aide humanitaire acheminée de Damas par voie aérienne.
Il y a quelques mois, les djihadistes de Daech sont parvenus à couper la communication entre les forces syriennes présentes dans la ville et la base aérienne se trouvant à proximité.
Pourtant, en dépit d'attaques répétées de la part des terroristes qui envoyaient sur eux kamikazes et véhicules piégés, les défenseurs de Deir ez-Zor n'ont pas permis à Daech de s'emparer de la ville située au bord de l'Euphrate.

Le mardi 5 septembre, les forces syriennes ont brisé le siège de Deir ez-Zor.
 
Les troupes pro-gouvernementales sont entrées dans sa partie nord où des éléments de l'armée, ainsi que des dizaines de milliers de civils ont été victimes 3 ans durant d'un blocus.
 
sputniknews

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