Le nom de Macron est lié aux sondages. Au printemps il montait, à la fin de l’été, parmi les coquillages et crustacés, il baisse.
Cela résulte à chaque fois d’une opération de communication.
Ce qu’il faut comprendre, c’est la fable qu’on raconte aux Français grâce aux sondages et sa morale.
On sait que les instituts de sondages, comme les grands groupes de médias, ont pour propriétaires des amis et soutiens d’Emmanuel Macron.
Quand il baisse, on doit donc se poser la même question que lorsqu’il montait : à quoi ça sert ?
Quelle histoire est-on en train de raconter aux Français ?
Pour leur inspirer quoi ?
Avec quel bénéfice politique ?
Macron en hausse, Macron en baisse : même communicationDe la fin de l’hiver au premier tour de la présidentielle, on sait à quoi ont servi les sondages.
A virer du second tour le candidat d’une droite qui était promise à la victoire après l’effondrement du PS et de François Hollande, à y mener doucement un outsider venu de nulle part (des écuries du pouvoir, du cœur même du système), et à y installer Marine Le Pen, mais pas en dominatrice, de sorte qu’elle serve de repoussoir idéal sans paraître toutefois apporter d’alternative crédible.
L’opération a été parfaitement menée.
Maintenant, il faut analyser la dégringolade de Macron depuis juin.
Tous les instituts de sondage montre qu’elle est grave.
Il est « en chute libre ».
Tous se plaisent à souligner qu’elle est plus prompte que celle de Hollande et Sarkozy au même stade de leurs quinquennats respectifs.
De sorte que cela paraît un échec personnel de Macron, et justifie son changement de communication, avec l’embauche pour porte-parole d’un ancien de l’Obs fermement ancré dans la nouvelle gauche sociétale et morale, Bruno Roger-Petit.
Les Français irréformables et manipulables à merci
Mais ce que les sondages disent aux Français est beaucoup plus vaste, et plus important.
Ils servent d’abord à établir que les records de Hollande sont battus.
Vous vous rappelez, l’homme à la popularité à un chiffre, qui allait finir par trouver du pétrole si les sondages continuaient à la baisse : eh bien, il est battu.
Cela suggère deux enseignements complémentaires.
Un, la fonction crée en quelque sorte l’impopularité, la réalité est si dure que quiconque prend la place de président se met à dos les Français.
Deux, en particulier s’il prétend faire bouger les choses : Sarkozy, homme dit de droite, s’en sortait mieux que Hollande et Macron, hommes de l’impossible réforme.
Car la baisse de Macron dans les sondages avalise son jugement sur la France irréformable.
Il n’a encore rien fait, ce sont les vacances, mais l’annonce seule de ce qu’il prépare pour la rentrée suffit à détruire sa popularité.
Subsidiairement, cela aura dans quelque temps une conséquence paradoxale : puisque Macron s’est cassé la figure dans le sondages dès l’été, sa chute est l’effet de la versatilité des Français, non de sa politique, donc, cela justifiera sa politique de réformes, quelle qu’elle soit.
Capital pour ses commanditaires.
La nouvelle communication de Mélenchon faite par le système
Mais il ne faut pas limiter l’analyse des sondages à la baisse de Macron, fort prévisible dans la mesure où sa popularité était artificielle et sa base électorale minuscule. Ils racontent tout autre chose, plus important pour le Nouvel Ordre Mondial.
Le Nouvel Ordre Mondial, un peu secoué par le Brexit et l’élection de Trump, a lancé des stratégies de combat contre le populisme qui le menace.
En France, cela passe par l’élimination, ou la marginalisation, du Front national, et la croissance d’une gauche alternative.
Tout le monde note aujourd’hui la promotion de Jean-Luc Mélenchon, son élévation au rang de premier opposant.
C’est le mérite de Reinformation.tv, et en l’espèce de votre servante, d’avoir dénoncé la chose dès le premier débat de la campagne présidentielle.
Ce que les mondialistes avaient réussi en Espagne avec Podemos et en Grèce avec Syriza, c’est-à-dire capter la colère populaire au profit de l’ultragauche altermondialiste et immigrationniste, ils l’avaient essayé jusqu’ici en vain en France avec Nuit debout, Les indignés : en quelques mois, poussé par les médias, Mélenchon capte l’attention des Français et peut-être bientôt leur confiance, au détriment d’une Marine Le Pen réputée « nulle » grâce à un débat télévisé.
Cachez ce FN, que les sondages ne sauraient voir
Les récents sondages entrent dans cette manipulation.
Celui du JDD situe Macron à 40 %, soit une perte de 22 points en trois mois.
Le commentaire unanimement repris par la presse montre que « le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon est considéré comme la personnalité politique la plus à même (59 %) d’incarner l’opposition à Emmanuel Macron dans les années à venir, devant la présidente du Front national Marine Le Pen (51 %) ».
Celui de BVA pour la Tribune et Orange mesure une chute un peu moins importante, Macron à 43 %. Mais surtout le commentaire autorisé s’étend beaucoup plus sur les autres personnalités politiques (Hulot, Juppé), et sur les hommes aptes à prendre la relève dans l’opposition.
Ils parlent eux aussi de Mélenchon à gauche et de Wauquiez à droite, et, plus important, importantissime, ne mentionnent plus Marine Le Pen ni Philippot.
Il existe au moment où j’écris trois versions pour Orange de ces commentaires, l’un plus développé et plus catastrophiste pour Macron, les autres plus court et plus neutres, mais aucun ne mentionne le FN. Le tour de passe-passe est accompli : après avoir fait élire Macron par la présence de Marine Le Pen au deuxième tour, le système promeut Mélenchon premier opposant pour remplacer le populisme par l’alterpopulisme altermondialiste.
De façon que le débat politique se résume désormais à l’opposition de théâtre entre mondialisme de centre droit et mondialisme d’extrême gauche.
Pauline Mille
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