Le 26/08/2017
Sébastien Jallamion
La question des moyens accordés aux forces armées est primordiale.
La démission du général de Villiers, chef d’état-major des armées, le 19 juillet dernier, a défrayé la chronique, d’autant que cela ne s’était jamais produit sous la Ve République.
Les militaires n’ont pas le droit de manifester, ni d’appartenir à un syndicat, ni même de militer dans un parti politique (les soldats français sont tenus par une obligation de réserve drastique).
Ils soutiennent cependant massivement la position de leur ancien chef d’état-major, qui a dénoncé la ponction de 850 millions d’euros dans le budget consacré aux forces armées, ce qui est intenable dans les circonstances actuelles.
Qu’à cela ne tienne : leurs épouses, qui n’ont pas les mêmes contraintes, ont décidé de réagir et organisent un grand rassemblement des « Femmes de militaires en colère », qui aura lieu le samedi 26 août 2017 à 13 h 00 devant les Invalides à Paris.
Elles invitent tous ceux qui se sentent solidaires à participer et annoncent la présence de personnalités, sans toutefois dévoiler lesquelles.
Parmi leurs revendications, elles réclament l’annulation pure et simple des coupes budgétaires, l’arrêt définitif du système informatique de traitement des soldes LOUVOIS (dont on connaît les conséquences inadmissibles pour les administrés), la reconnaissance et la prise en charge du syndrome post-traumatique de guerre, et d’autres dysfonctionnements dont la prise en compte relève à la fois du bon sens et de la volonté politique.
À l’heure où la France est confrontée à des menaces intérieures et où ses troupes sont déployées sur des théâtres d’opérations extérieures, la question des moyens accordés aux forces armées est primordiale.
D’aucuns pourraient prétendre que diminuer le budget des armées en période de guerre revient à trahir son pays.
C’est pourtant la ligne qui a été choisie par celui qui a été élu à la tête de l’État par les Français, et qui n’a pas hésité à rappeler aux militaires son statut de chef des armées en déclarant « Je suis votre chef ».
Un chef ne doit-il pas prendre en compte les besoins de ses hommes ?
Ne doit-il pas veiller à l’intérêt général, qui passe nécessairement et avant tout par une garantie de sécurité, à laquelle participent activement nos forces armées ?
La démission du chef d’état-major des armées et la manifestation des Femmes de militaires en colère ont pour point commun leur caractère exceptionnel et l’urgence de la situation qu’elles révèlent : nous sommes dans une situation de crise dont la gravité n’est pas prise en compte par ceux qui sont aux responsabilités.
La France n’est pas une vulgaire entreprise, et pourtant tout porte à croire que c’est ainsi qu’elle est actuellement gérée.
Nos forces armées ont un rôle essentiel à jouer, peut-être même plus que jamais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Reste à savoir à quel moment le Président Macron, entre deux séances de maquillage, va prendre en compte cette élémentaire réalité.
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