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jeudi 27 juillet 2017

Muriel Pénicaud a-t-elle gagné 1,13 million d'euros grâce à une suppression d'emplois ?

Le 27/07/2017
 

Muriel Pénicaud, ministre du Travail
 
Muriel Pénicaud, ministre du TravailCrédit : Martin BUREAU / AFP

publié le 27/07/2017
Sarah Ugolini
 
C'est une nouvelle révélation embarrassante pour la ministre du Travail, déjà impliquée dans l'affaire dite de "Las Vegas", dans laquelle elle est soupçonnée de favoritisme.

Selon les révélations de l'Humanité de ce jeudi 27 juillet, Muriel Pénicaud aurait réalisé une plus-value boursière de 1,13 millions d'euros en profitant de l'annonce d'un plan de restructuration du groupe Danone en 2013.

Plus d'un million d'euros en une journée, c'est l'opération financière qu'aurait réalisée Muriel Pénicaud le 30 avril 2013.

L'actuelle ministre du Travail officiait alors en tant que directrice général des ressources humainres chez Danone.
La direction du groupe avait en effet annoncé le 19 février 2013 la "suppression d'environ 900 postes managériaux et administratifs répartis dans 26 pays européens".
Une décision aussitôt suivi d'effets sur les marchés financiers.
À l’époque, la cotation de l’action située en dessous de 52 euros pour le titre Danone, passe à 55-60 euros en avril-mai.
Selon L'Humanité, Muriel Pénicaud aurait alors choisi de faire valoir ses stock-options, dès l’expiration du délai de garde de quatre ans imposé par Danone.
 
Un bénéfice boursier de 60% ?

La santé financière du groupe est pourtant plutôt bonne au moment de la restructuration. Danone bat des records de chiffre d’affaires, en passant la barre des 20 milliards d’euros en 2012. Mais pour le PDG du groupe Franck Riboud, la marge du groupe de 3 milliards d'euros avant impôt est insuffisante.

Il note également un recul des ventes de 3% en Europe.
L'idée d'un plan de suppression d'emplois est donc lancée.
 
Selon l'HumanitéMuriel Pénicaud y aurait vu une occasion de réaliser un bénéfice boursier de 60% sur sa mise de départ.
Ses stock-options et le prix qui leur sont attachés lui avaient été attribués le 23 avril 2009, signale le journal d'opinion, soit juste après l’effondrement des valeurs boursières du CAC40, qui a suivi la crise de 2008.

La ministre du Travail aurait bénéficié à l’époque d’un prix d’achat historiquement bas, de 34,85 euros l’unité. 
Le mécanisme des stock-options implique qu’il s’agit "d’options d’achat".
Un mode de rémunération prisé des PDG. 
Le dirigeant qui en bénéficie ne court aucun risque.
En effet, si les actions sur lesquelles il a des options perdent de leur valeur, il peut simplement renoncer à les acheter pour ne pas perdre d’argent.
 
1.920.932 euros à l'achat, et 3.049.966,54 euros à la revente

Au moment où Muriel Pénicaud aurait fait valoir ses actions, leur cours venait de grimper, et notamment grâce au plan de suppression d’emplois.
Selon l'Humanité ayant consulté l'Autorité de marchés financiers, à la date du 30 avril 2013, une transaction porte sur un lot de 55 120 actions acquises à une valeur de 34,85 euros l'unité, bien en dessous du cours de l'action ce jour-là, et revendues aussitôt pour l'essentiel (52 220 actions) à 58,41 euros l'unité.

C'est donc des stock-options qui auraient coûté 1.920.932 euros à l'achat, et 3.049.966,54 euros à la revente.
Bilan de l'opération : une plus-value immédiate de 1.129.034,54 euros, sans compter les 2.900 stock-options restant alors en la possession de Muriel Pénicaud.
La ministre du Travail n'a, pour l'heure, pas répondu aux allégations de L'Humanité.
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