Le 14/07/2017
J.-P. Fabre Bernadac
Les uns sont venus donner à la France sueur, peur, fatigue ainsi que leur sang.
Eux ne cassent rien, n’importunent pas les passants dans les rues, ne viennent pas quémander de la nourriture ou un toit.
Eux ne sont pas, non plus, français, mais ne sont pas partis de chez eux pour avoir un confort financier ou des avantages économiques.
Eux attendent au minimum trois ans pour être des citoyens français alors que, par simple mariage, un étranger, au bout d’un an, peut demander sa nationalité.
Eux acquièrent cette dernière parce qu’ils ont été blessés au combat, alors que les immigrés nés en France et ayant vécu cinq ans dans le pays sont de plein droit français.
Eux, comme vient de le rapporter Le Figaro, ce sont ces légionnaires qui servent la France avec honneur et fidélité.
Ainsi, après douze ans dans la Légion, Sergueï, un Russe de 32 ans, a demandé la nationalité française et vient de l’obtenir.
« Il en a pleuré d’émotion », témoigne un gradé de son régiment en se souvenant du jour où le jeune Russe a appris que sa demande était accordée.
Oui, vous avez bien lu, il a pleuré d’émotion alors que certains migrants logés en Formule 1 refusent les repas car ils ne sont pas halal ou pas assez épicés.
Depuis 1998, 5.217 légionnaires ont obtenu la procédure classique de naturalisation.
Le chef de corps du 4e régiment étranger (le régiment d’instruction de la Légion) explique le pourquoi d’une telle décision : « Il y a seulement environ 10 % de nos hommes qui demandent la nationalité française, ce qui sous-tend une volonté vraie, forte, car il y a des moyens plus faciles pour l’acquérir, par le mariage par exemple. »
En France, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur publiés en 2016, il y a eu 113.608 nouveaux Français en 2015 et, sur ceux-ci, simplement 205 légionnaires
Pour ces soldats d’élite, le critère de naturalisation est le volontariat.
Le militaire doit avoir plus de trois ans de service, « notamment pour éviter l’immigration illégale et le regroupement familial », prouver sa volonté d’intégration à la nation française et obtenir son certificat de bonne conduite.
Sa demande est d’abord pré-instruite par le commandement de la Légion, qui parfois refuse, puis ensuite elle est traitée par le ministère de l’Intérieur.
Si la procédure est identique à celle des civils, par contre, les motivations sont diamétralement opposées.
Pour les képis blancs, il s’agit du prestige de la France, de l’amour du pays qu’ils servent et qui leur a tout donné.
Mariusz Nowakowski, lui, a acquis la nationalité française « par le sang versé ».
En 1993, âgé de 23 ans, ce Polonais en « opé » à Sarajevo se fait arracher une jambe par un tir de mortier.
Après des semaines de coma, il est transféré à l’hôpital des Invalides, à Paris.
Le ministre de la Défense de l’époque venu le voir lui demande ce qu’il souhaite : « Ni argent ni médaille, mais être français », répond le légionnaire.
Il se souvient qu’il avait « peur de ne plus pouvoir rester dans la Légion et de devoir quitter la France » alors qu’il « avait fait quelque chose pour ce pays » et se « sentait vraiment français ».
Aujourd’hui, devenu père de famille, la Légion le fait travailler comme civil pour Képi blanc, le magazine de la Légion étrangère.
Depuis 1831, près de 38.000 légionnaires ont été tués au combat et, depuis 1940, plus de 40.000 ont été blessés.
Les uns sont venus donner à la France sueur, peur, fatigue ainsi que leur sang.
Les autres, souvent, c’est pour recevoir des avantages sociaux qu’ils sont chez nous.
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