Le 03/05/2017
Sébastien Jallamion
Il pourrait y avoir une escalade de la violence, les policiers n’ayant alors d’autre choix que d’utiliser leur arme de service pour sauver leur peau.
Les images des CRS en flammes lors des violences urbaines commises au cours des manifestations du 1er mai à Paris ont ému la France entière.
Ciblés par un groupe d’environ 150 personnes que le ministre de l’Intérieur qualifiera de « casseurs professionnels », six policiers ont été blessés, dont un très grièvement.
L’un d’entre eux a décidé de briser le silence et de témoigner à visage découvert, dénonçant les graves dysfonctionnements dans la chaîne hiérarchique qui ont conduit à ce lourd bilan.
En effet, Régis Debord, profitant de la liberté de parole que lui confère son statut de délégué syndical au sein de l’UNSA Police, lui même blessé au cou lors de l’affrontement avec ce qu’il qualifie à juste titre de « tueurs de flics », a vivement mis en cause la hiérarchie policière dans la réponse apportée aux émeutiers.
Rappelons, ici, que les CRS, tout comme les gendarmes mobiles, lorsqu’ils sont en unité constituée pour une opération de maintien de l’ordre, ne peuvent en aucun cas agir d’initiative.
Par conséquent, leur action est systématiquement subordonnée aux ordres qu’ils reçoivent ou, dans ce cas précis, qu’ils ne reçoivent pas.
Ayant isolé le groupe venu pour en découdre avec les forces de l’ordre du reste des manifestants, les CRS ont reçu des projectiles incendiaires en n’ayant que des bombes lacrymogènes pour riposter, alors qu’ils disposaient sur place d’un engin « canon à eau » et de lanceurs de balles de défense qu’on ne leur a pas donné l’ordre d’utiliser.
Par ailleurs, parmi les émeutiers, seuls quatre ont été interpellés.
En effet, des voix s’étaient déjà élevées parmi eux pour dénoncer les mêmes carences lors des violences urbaines commises à Nantes et à Rennes en marge des manifestations contre la loi Travail.
Il convient, dès lors, de s’interroger quant aux motivations de cette hiérarchie qui, de toute évidence, reçoit ses directives du plus haut sommet de l’État.
Pour quelle raison laisse-t-on des milices d’extrême gauche, que l’on pourrait neutraliser, agir impunément ?
Ce scandale, dont la nature politique n’échappe à personne, pose plus que jamais la question de la complaisance à l’égard d’une frange marginale et violente de la population qui, galvanisée par l’absence de fermeté, passe à l’acte avec une détermination croissante.
Si la hiérarchie policière persiste à courber l’échine au péril de la vie de ses subordonnés par carriérisme, il pourrait bien y avoir une escalade de la violence avec des conséquences dramatiques, les policiers n’ayant alors d’autre choix que d’utiliser leur arme de service pour sauver leur peau.
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