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lundi 15 mai 2017

Grosses souffrances à venir ! Macron veut une loi El Khomri taille XXL pour l’été !!



Ceux qui me connaissent un peu savent l’importance que j’attache à l’honnêteté intellectuelle, et je souhaite évidemment que notre pays réussisse. Si les mesures de Macron sont bonnes, je serai le premier à les applaudir et je peux vous garantir que je ne m’en cacherai pas. Si elles sont mauvaises, je le dirai aussi.

Cet article de L’Humanité est évidemment « connoté » de façon négative à l’égard de la nouvelle loi et des ordonnances que Macron souhaite faire passer cet été, et ce papier commence par un point de vue que je partage intégralement, à savoir que Macron est un président par défaut, qui doit se considérer comme tel, et ne pas faire croire qu’il est légitime à nous pourrir la vie !
« Emmanuel Macron sait bien qu’il n’a pas encore gagné la partie.
 La secrétaire d’État qui le soutient, Juliette Méadel, a beau estimer que les 66,1 % des voix qu’il a recueillies dimanche sont «un blanc-seing» pour «aller au bout de sa réforme du droit social et du Code du travail», son projet n’a pas obtenu l’adhésion des Français, en particulier du côté de cette majorité qui s’est opposée à la loi El Khomri au printemps 2016.
Celui qui rentrera à l’Élysée à la fin de la semaine espère donc jouer de l’effet de surprise en passant par des ordonnances au cœur de l’été. »
Si Macron commet cette erreur, son mandat risque d’apparaître encore plus vite comme une catastrophe que celui d’Hollande.

1. L’éclatement généralisé du Code du travail

C’est le cœur de la réforme voulue par le nouveau président de la République élu dimanche : «Donner plus de place à l’accord majoritaire d’entreprise ou de branche.»
En clair, Emmanuel Macron veut pousser au bout la logique qui a guidé la loi Travail, qui est celle de généraliser la dérogation à la loi et aux normes nationales, jusqu’à inverser complètement la «hiérarchie des normes» sociales, au détriment du «principe de faveur» qui voulait que des accords conclus à un niveau inférieur ne pouvaient qu’améliorer les protections accordées au niveau supérieur.
C’est ainsi que «les horaires effectifs», qu’Emmanuel Macron distingue de la durée légale du travail, mais aussi «les conditions de travail et les salaires» seront «négociés au plus près du terrain», de préférence au niveau de l’entreprise ou, «à défaut», de la branche.
De quoi donner corps à la crainte exprimée par la CGT d’un Code du travail par entreprise.
 «L’idée d’une règle commune n’a pas les faveurs d’Emmanuel Macron, constate Emmanuel Dockès. Il y a effectivement un risque de disparition progressive de la règle commune.» »
Je connais assez peu de sociétés qui vont augmenter les protections sociales, dépenser plus et demander à leurs salariés de travailler beaucoup moins de peur de trop les fatiguer…
Si quand on baisse la durée du temps de travail cela ne crée pas forcément d’emplois, il est certain qu’en augmentant la durée du travail, les entreprises n’ont pas grand besoin d’embaucher !!
 Elles gagnent plus d’argent, mais… le chômage, lui, ne baissera pas !

2. Les chômeurs sanctionnés pour les rendre flexibles

« Non content de promettre la nationalisation de l’assurance chômage pour mieux la transformer en «assurance universelle», Emmanuel Macron envisage de se lancer dans la chasse aux demandeurs d’emploi.
 Dans le pacte qu’il propose, si une personne refuse deux emplois dits décents ou ne peut justifier d’une «intensité» de recherche d’emploi suffisante, le versement des allocations sera bloqué. »
Le problème c’est que le diable se cache dans les détails.
 C’est quoi une offre… « décente », c’est quoi une « intensité » de recherche…
 Donc cette mesure ne peut être qu’injuste, ou inutile car impraticable dans la réalité et sur le terrain.

3. Licencier sans justification en muselant les prud’hommes


« Emmanuel Macron revient à la charge sur le plafonnement des indemnités prud’homales.
Cela veut dire qu’il veut sécuriser financièrement les entreprises qui licencient «sans cause réelle, ni sérieuse». »
L’idée ici c’est de dire aux employeurs, « si vous ne justifiez pas les licenciements, ne vous inquiétez pas, ce sera seulement un peu plus cher »…
Sauf que par définition, un préjudice ne peut pas être « limité », il est par définition individuel.
Il faut donc dire les choses telles qu’elles sont… à savoir que l’on veut aller vers la suppression des indemnités de licenciement.
Pourquoi pas, on peut même en débattre, mais en posant les choses avec clarté que chacun puisse connaître et comprendre les nouvelles règles du jeu auxquelles on souhaite les « manger ».
Dans tous les cas, nous allons vers moins de protection, parce que la protection cela coûte cher, et que nous n’avons plus les moyens dans la configuration actuelle (je ne justifie rien).

On vous expliquera qu’il y aura de la « flexisécurité », plus de « protection », que tout cela sera plus « juste » et à n’en pas douter, les grands médias vont relayer cette propagande économiquement correcte.

La réalité c’est que vous devez vous préparer à être plus précaires, à être moins « couverts », à être moins « protégés », moins sécurisés.

Plus que jamais, attendez de moins en moins de l’État, prenez vos propres dispositions et c’est dans ce sens-là que vous devez comprendre mon appel quotidien à la « préparation », car plus rien ne viendra du collectif.

Vos difficultés et vos drames seront individuels.

Charles SANNAT

Source L’Humanité ici

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