Ne nous le cachons pas : les résultats de ce premier tour sont une mauvaise nouvelle.
Qu’après un quinquennat calamiteux de socialisme, il se trouve encore autant d’électeurs pour mettre en tête l’un des principaux inspirateurs et acteurs de ce quinquennat, dépasse l’entendement.
Qu’un candidat communiste réunisse sur son nom – sans préjudice de deux autres candidats trotskistes qui, ensemble, réunissent 1,8 % des suffrages et d’un candidat rose foncé qui, lui, a réuni 6,4 % des suffrages – près de 20 % des voix, 25 ans après la chute du mur, en dit long sur la crise morale que traverse notre malheureux pays.
Il est, hélas, vraisemblable qu’un nouveau quinquennat Hollande commence dans quinze jours.
Mais, pour que cette élection ne soit pas absolument perdue, il importe au plus haut point, d’abord de tirer un bilan de cette campagne, et ensuite de préparer les prochaines échéances qui s’approchent.
François Fillon qui aurait dû l’emporter haut la main est donc le principal perdant.
Pourquoi ?
D’abord, parce qu’une campagne médiatique inouïe s’est abattue sur lui.
Mais cela aurait dû être anticipé : sortir du socialisme dérange tant de prébendes et d’intérêts qu’il était naïf de croire que les profiteurs allaient se laisser faire sans réagir.
François Fillon n’était manifestement pas taillé pour le combat.
Doué indiscutablement de sérieux et de courage pour le gouvernement, il n’avait guère de compétence pour le combat culturel et politique.
Sa gestion de l’après-Trocadéro l’a montré à l’envi : alors que le peuple de droite avait sauvé sa tête face aux « élites » qui désertaient le navire, il s’est empressé de se rabibocher avec ces prétendues « élites » qui ne partagent rien de nos convictions de droite.
L’espèce de « ticket » qu’il annonçait avec François Baroin était la caricature de ce que nous, électeurs de droite, ne voulions plus : ce dernier, qui ne brandissait la laïcité que pour évincer les crèches de l’espace public et pour mieux accueillir l’islam, était, évidemment, à des années-lumière de nos convictions – et il pourrait d’ailleurs faire un honorable Premier ministre d’Emmanuel Macron !
M. Fillon n’a pas su opter résolument pour le peuple de droite.
Il le paie aujourd’hui.
Mais nous le payons avec lui.
Alors essayons, du moins, que cette élection ne soit pas totalement perdue et travaillons à la recomposition de la droite.
Vraisemblablement, l’UMP ne survivra pas à cette défaite.
Deux tendances vont alors se séparer : les juppéistes et l’UDI d’un côté, désireux de gouverner avec M. Macron ; la droite conservatrice, souverainiste, anti-socialiste, de l’autre.
Cette dernière, dont je suis, n’a pas d’autre solution que de rallier Marine Le Pen le 7 mai – quel qu’ait été son vote de premier tour, et quoi que l’on puisse penser de tel ou tel point du programme de cette dernière.
Il n’est pas possible qu’une seule voix de droite soutienne la continuation du quinquennat Hollande.
Il est d’ailleurs envisageable que, dès les législatives à venir, un groupe de cette droite parlementaire soit en mesure de siéger à l’Assemblée.
Cette union des droites que nous appelons de nos vœux depuis si longtemps – que les chiraquiens ont rendu impossible pour des raisons faussement morales et, en réalité, bassement électoralistes – peut voir le jour.
Mais, pour cela, la première condition, c’est que M. Macron ne gagne qu’avec la plus faible marge possible.
Plus il sera faible, plus le poids de la droite – et de la vraie droite en particulier – sera important à l’Assemblée.
Bref, le 7 mai, plus que jamais, barrage au socialisme !
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