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lundi 13 mars 2017

L’ex-responsable d'une cellule de déradicalisation jugée pour détournement de fonds

Le 13/03/2017
 
 

Sonia Imloul est jugée pour détournement de subventions, travail dissimulé et blanchiment.

Carole Sterlé
12 mars 2017, 20h17 | MAJ : 13 mars 2017

Sonia Imloul est notamment soupçonnée d’avoir utilisé un RIB falsifié pour faire virer 25 000 € puis 35 000 € de subventions destinées à la structure et d’avoir effectué des virements au profit d’un ex-conjoint et de sa mère.
 
C’est l’heure des comptes pour l’ancienne dirigeante de la cellule dite de déradicalisation, basée à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
 Sonia Imloul, 43 ans, doit être jugée ce lundi au tribunal correctionnel de Paris pour détournement de fonds, blanchiment et travail dissimulé.
Elle est notamment soupçonnée d’avoir utilisé un RIB falsifié pour faire virer 25 000 € puis 35 000 € de subventions destinées à la structure et d’avoir effectué des virements au profit d’un ex-conjoint et de sa mère.
 
Ces subventions avaient été accordées par la préfecture de Police en 2014 pour la « maison de prévention pour les Familles », dont le but était d’accompagner les familles désemparées qui avaient composé le numéro vert, lancé en avril 2014, pour remettre les pieds sur terre à leurs jeunes.
 La militante associative s’était déjà fait un nom dans le domaine de la prévention de la délinquance, via son association Respect 93, fondée à Saint-Denis.

En 2013, elle participait notamment à la mission franco-canadienne sur la prévention de la délinquance, associant quelques magistrats de Bobigny, des policiers et le conseil national des villes. Pour autant, la préfecture de Seine-Saint-Denis n’a pas voulu de son projet de déradicalisation, échaudée par l’action de Respect 93, justement.
« Faute de justificatif sur son action », Didier Leschi, alors préfet à l’égalité des chances avait décidé de ne pas continuer à subventionner Respect.


Sonia Imloul a trouvé du soutien à Paris, auprès de Pierre N’Gahane, le préfet qui dirigeait le comité interministériel de prévention de la délinquance, en charge du numéro Vert.
Il a fait débloquer 35 000 €, permettant à l’association de se trouver une adresse fixe : un vaste appartement avec terrasse pour y recevoir en toute discrétion les quelques familles adressées par le numéro vert, et, par le bouche-à-oreille, d’autres, dont les enfants étaient parties en Syrie.

Cazeneuve avait loué son travail
L’aventure séduit, puisque le 24 décembre, Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur aurait dit : « On développe, on duplique », comme le raconte Julien Revial, un ancien de la structure, dans un livre paru septembre 2016 (Cellule de déradicalisation, chronique d’une désillusion, Ed. Michalon) et partie civile au procès, avec Valérie Aubry, une autre employée.
Recruté sur petite annonce, cet étudiant en droit de 24 ans avait pour mission… de rédiger les notes de comptes rendus, transmis à la préfecture de police.
Une rallonge de subvention aurait bien été prévue mais les petites mains de la structure, justement, ont alerté les autorités sur les « dysfonctionnements » internes.

Fin de partie pour la cellule.
La préfecture de police ne s’est jamais étendue sur les raisons d’un divorce qui questionne la vigilance des autorités, sur ce sujet aussi sensible qui touche à la sûreté de l’Etat.
« Madame Imloul a été l’une des premières à comprendre le phénomène et à tenter d’y apporter des solutions, mais il a été impossible de vérifier le travail réalisé », indiquait une source policière fin 2015.
 Un signalement a été fait au parquet de Paris, qui a confié l’enquête à la brigade de répression de la délinquance astucieuse.
 Sonia Imloul, qui promettait un temps de saisir le tribunal administratif pour obtenir le paiement des salaires, est restée injoignable et son avocate Me Laffont n’a pas souhaité s’exprimer avant l’audience.

 leparisien.fr

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