Le 14/02/2017
Marie Delarue
Depuis qu’elle a quitté le gouvernement où elle ne pouvait plus nuire à son aise, Christiane Taubira a du temps libre.
Bobigny, Drancy, Corbeil-Essonnes, Les Ulis… c’est toute la couronne parisienne qui s’embrase depuis une semaine au nom de la défense du jeune Théo.
Pauvre Théo, pourtant, qui depuis son lit d’hôpital a appelé à l’apaisement.
Qu’importe.
Théo n’est qu’un prétexte à voir resurgir les casseurs.
Les mêmes qui, au printemps dernier, mettaient Paris à feu et à sang contre la loi Travail.
Des bandes où copulent la voyoucratie et les zadistes, unis dans un rêve de chienlit propre à leur assurer une prospérité tranquille : « C’est la lutte finale, groupons-nous et demain, le trafic de drogue sauvera le genre humain… »
Onze jours que cela dure.
Et que ça empire.
Les politiques, dans leur ensemble, sont sur la retenue, unanimes à condamner le passage à tabac du jeune homme et le viol s’il est avéré ; quasi unanimes à soutenir les policiers dont la Sarkozie puis la Hollandie ont rendu la tâche impossible, à dire que le dérapage inadmissible de quelques-uns ne saurait jeter l’opprobre sur une profession…
Mais tous n’ont pas cette retenue.
Ainsi Christiane Taubira, sortie du bois à l’occasion de la présidentielle pour venir plastronner en madone des vertus socialistes.
Son poulain frondeur ayant contre toute attente reçu l’investiture du parti, elle peut reprendre la pose.
Et ressortir ses griffes acérées par l’attente.
Christiane Taubira a tweeté – tout le monde tweete.
Le 7 février, loin d’en appeler à l’apaisement alors que des échauffourées éclataient à Aulnay-sous-Bois : « Seule l’exemplarité est républicaine. À défaut, la défiance frappe toute l’institution ChT. » Façon de dire : « Allez-y, les p’tits gars, on vous comprend. »
Et chez Christiane, on le sait, la compréhension a valeur d’excuse.
Chaque nuit, depuis, a vu brûler des voitures, des Abribus et des vitrines voler en éclats ; un bus a été caillassé, son chauffeur blessé au visage ; une petite fille de six ans extraite in extremis d’une voiture qui s’embrasait, des magasins pillés…
Mais Taubira persiste et signe : « Continuez, les p’tits gars, on vous comprend. »
Autrement dit, Français, sachez-le : le danger, dans ce pays, ce sont les forces de l’ordre.
Des hordes racistes qui, en toute impunité, cassent du Noir, de l’Arabe, du jeune, du travailleur, et demain de la mère de famille qui rentre à la maison, ses poireaux dans son cabas.
Depuis qu’elle a quitté le gouvernement où elle ne pouvait plus nuire à son aise, Christiane Taubira a du temps libre.
Elle devrait l’utiliser pour lire.
Valeurs actuelles, par exemple, qui publiait ce samedi un article sur la violence – jusqu’au meurtre – qui se généralise à l’ensemble des établissements scolaires.
En plein Paris, les bandes du XIIe et du XXe qui règlent leurs comptes devant des personnels qui n’en peuvent mais ; des enseignants caillassés en plein cours.
« Face à ces événements, les proviseurs sont montés au créneau, fustigeant notamment le traitement de la sécurité aux abords des lycées », nous dit-on, le représentant du SNPDEN-UNSA rapportant que « trois élèves ont été assassinés depuis le début de l’année scolaire » et près de dix personnels de direction blessés en voulant protéger leur communauté ».
Je n’ai pas souvenir que Mme Taubira ait déploré le sort fait à tous ces agents de l’État !
Pourtant, c’est bien là, entre racailles en échec scolaire, qu’on « casse du bamboula puis du bougnoul puis du jeune puis du travailleur puis du tout venant ».
Il arrive même qu’on trouve, dans les salles de classe, « des inscriptions racistes et antisémites très violentes, abjectes », tandis que « des injures de même type sont parfois prononcées entre élèves ou à l’encontre d’enseignants ».
Quand ne fleurissent pas, sur les murs, des tags pro-Daech…
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