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lundi 2 janvier 2017

En Suède, des migrants se plaignent de leurs conditions de vie et de la difficulté à trouver une petite amie

Le 02/01/2016


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Mohammad Jumaa, migrant, dénonce des conditions de vie qui le « tuent une seconde fois »

Mohammad Jumaa, réfugié syrien, n’en accuse pas moins la Suède de l’avoir condamné, lui et ses congénères, à une « vie misérable ».
Sa tribune a été accueillie par un média public suédois, où il a donc pu exprimer son insatisfaction vis-à-vis des pouvoirs publics locaux.
 Cela fait plus d’un an, dit-il, que lui-même et d’autres migrants attendent de se voir proposer « une vie bonne et naturelle », emploi bien rémunérateur à la clé. « Nous sommes des êtres humains, pas des animaux qui ont seulement besoin de manger et de dormir ! », se plaint-il.


En Suède, les migrants sont « obligés d’attendre » dans de mauvaises conditions, notamment en ce qui concerne le logement.
« Je suis un homme honnête et honorable. De nombreux réfugiés maudissent le jour où ils sont arrivés ici. Je n’arrive pas à croire que c’est la Suède ! », écrit Juuma, accusant le pays de se vanter à tort d’être une « superpuissance humanitaire » : « Pourquoi nous avez-vous ouvert la porte en tant que réfugiés, si vous ne pouvez pas nous aider à vivre une vie digne, respectable et bien remplie ? »

Lorsque l’on sait dans quelles conditions sont arrivés des centaines de milliers de migrants qui se sont imposés en Europe sans demander s’il y avait de la place pour eux, cela ne manque pas de sel.
 
La Suède accueille mal ses migrants, et tant pis s’il y en a trop

Mais Mohammad Jumaa ne veut même pas en entendre parler : « Ne me dites pas que c’est parce que vous avez tant de réfugiés en Suède. Je le sais. Mais je ne comprends pas pourquoi vous voulez nous tuer une seconde fois. Ce temps d’attente, c’est la même chose que de nous tuer… Attendre c’est la même chose que de mourir… Cela provoque beaucoup de stress… Beaucoup de ressentiment… »
 Et de mettre en garde : beaucoup de réfugiés pensent comme lui et c’est aux Suédois de leur montrer leur vraie préoccupation à leur égard, de les traiter « comme des êtres humains et non comme les animaux ou des numéros ».

Mardi dernier, un autre Syrien, réfugié comme lui, avait la parole sur la radio publique suédoise : Mahmoud a une revendication simple.
 « Je veux une maison », a-t-il répété, parce qu’il est en appartement et que cela réduit ses chances de trouver une petite amie.
La journaliste Katarina Gunnarsson ose observer que la chambre où il lui vit – payée par le contribuable suédois – « ressemble à une chambre d’hôtel ».
Mahmoud s’attendait à autre chose, et il veut le faire savoir :

« J’espérais fortement avoir ma propre maison particulière. Et alors ils me donnent cet appartement. C’est comme un camp de réfugiés. Quelle est la différence ? », tempête cet ancien habitant de Damas. « J’ai 25 ans et je n’ai jamais eu de petite amie. Je suis encore vierge. Je cherche une petite amie, je cherche une femme. Mais c’est impossible, comment vais-je pouvoir vivre dans cette chambre ? »
 
De la difficulté à trouver une petite amie, un bon emploi, une maison de rêve…

La journaliste lui a quand même rappelé que beaucoup de Suédois seraient ravis de disposer d’un tel appartement à Stockholm à l’heure où le pays est aux prises avec une grave crise du logement. Réponse : « Je suis venu en Suède et j’avais le fort espoir de pouvoir me créer une vie ici. Mais après avoir vécu ici pendant un an et huit mois, j’ai commencé à perdre espoir. » Réfugié ou migrant économique ?
Pas besoin d’être devin pour répondre…

Dans le complexe d’appartements modulaires spécialement construits pour les migrants à Norrtälje, Mahmoud n’est pas le seul à se plaindre.
De nombreux migrants – près de la moitié des habitants de l’ensemble – ont participé à une manifestation en août pour faire comprendre qu’ils s’attendaient à se voir attribuer des appartements indépendants et permanents, des logements à part entière, plutôt que de devoir partager une cuisine avec les autres migrants.
 
Certains d’entre eux souffrent de dépression et même de pensées suicidaires, ont fait savoir leurs porte-parole.

Mais pourquoi ne rentrent-ils pas en Syrie ?
 
 Il auraient au moins la satisfaction d’être chez eux.
 
Anne Dolhein


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