Le 01/12/2016
Yannik Chauvin
La France est dans le tréfonds lorsqu’on évalue les performances des élèves en mathématiques et en sciences.
Pire qu’une catastrophe : une gifle.
La France est dans le tréfonds lorsqu’on évalue les performances des élèves en mathématiques et en sciences.
Même Le Monde, peu suspect de gauchophobie, titre : « L’inquiétant niveau des élèves français en maths et sciences. »
L’enquête TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study), qui a planté sa sonde chez les CM1 et les Terminale S, provoque de l’urticaire à toute la presse : « résultats catastrophiques », « tragiques », « en queue de peloton », « la France, cancre en maths », « chute libre » et j’en passe.
Gabrielle Cluzel nous en a parlé ici.
Par curiosité, je suis allé faire un petit tour sur le site officiel education.gouv.fr.
Là, c’est « Najat au pays des merveilles ».
On y vante « des programmes de mathématiques en phase avec leur temps », « des démarches d’apprentissage enrichies », « des enseignants mieux formés », « une nouvelle image des mathématiques ».
On est heureux d’apprendre qu’il fallait redonner une nouvelle image à cette science trimillénaire que l’on ne saura jamais aborder si l’on ne sait pas faire une multiplication ou une règle de trois.
Dans cette « nouvelle image », Najat glisse habilement un OFNI, un objet foireux non identifié : on apprend que dans les mathématiques à la sauce Belkacem se cache « un combat contre les stéréotypes sexués ».
Bon sang, mais c’est… bien sûr : les virgules ne sont pas ce que vous croyez, les fonctions ne concernent que des trucs sous la ceinture, les flèches ne peuvent provenir que de l’arc d’Éros, l’intégrale est forcément couplée au nu !
Il faut être un petit peu bizarre dans sa tête pour ramener le sexe dans une matière où on ne demande aux gosses que de savoir compter et jongler un peu avec les beautés du calcul, de l’arithmétique, de l’algèbre et de la géométrie.
Et, pendant qu’on leur parle « zizi » et « Papa porte une robe », les élèves d’à côté caracolent, notamment les élèves asiatiques, largement en tête du classement.
Le plus triste, sur ce site officiel, c’est que, en face de chaque petite gloriole autoproclamée, on trouve la mention « Engagement tenu ».
C’est triste parce que c’est vrai !
Il est clair que l’engagement des pédagos cinglés de la rue de Grenelle depuis des décennies, suivi voracement par le ministre actuel, consiste à faire de l’école un endroit où l’on fait tout sauf étudier et apprendre.
Alors, face aux comparaisons avec les autres pays (enquêtes TIMSS ou PISA), on peut bien afficher que cet objectif est tenu ; il est même pulvérisé puisque, en maths, la France est dernière de l’Union européenne et, en sciences, avant-dernière devant Chypre.
Vous voulez une explication ?
La voici : « C’est la faute à Fillon », signé Belkacem.
Ben oui, quoi !
La dinde lumineuse explique : les élèves sondés ont fait toute leur scolarité avec les programmes Darcos, émis sous le gouvernement Fillon ; donc, le coupable, c’est Fillon !
CQFD.
Brillante démonstration de la part d’un ministre qui, interrogé, il y a quelque temps, dans Le Petit Journal, n’avait pas su dire ce qu’est une hypoténuse !
C’est pourtant du niveau 4e !
Pousser le déni et l’idéologie à ce point, ce n’est plus de l’art, c’est de la stupidité.
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