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lundi 17 octobre 2016

Surtout pas Trump ?

 


Le 17/10/2016
Général Jean-Marie Belmer

Le choix du prochain président des États-Unis aura des répercussions bien au-delà des frontières américaines.

 Seuls deux candidats sont aujourd’hui en mesure de briguer utilement l’investiture.

Hillary Clinton a l’appui des médias et celui de tout ce que l’Occident compte comme « people ».
Les puissants lobbies de la finance ou des homosexuels sont derrière elle.

Donald Trump, quant à lui, apparaît comme très isolé avec le seul soutien de l’Amérique profonde. Ses attaques virulentes contre les médias lui ont valu leur hostilité unanime.
 Emboîtant le pas de leurs homologues américains, les médias français sont déchaînés contre lui.
Il est vrai que le personnage est sulfureux, grossier et peu aimable.

Alors, surtout pas Trump ?

Vu de France, le plus important n’est pas de connaître l’opinion de l’un ou l’autre sur les femmes, l’immigration, les minorités ou le port d’armes…
Il s’agit plutôt de s’intéresser aux déclarations et à qu’elles peuvent laisser présager pour la France.

Hillary Clinton est très interventionniste.
Elle milite pour un monde unipolaire dominé par les États-Unis.
 La fin justifie les moyens.

Donald Trump, à l’opposé, défend l’idée qu’il faut recentrer les efforts sur les États-Unis et s’investir sur leur sol pour rendre aux Américains le fruit de leur travail et leur richesse.

Dans le domaine économique, Hillary Clinton promeut le traité transatlantique de libre-échange (TAFTA) dont le but final est de lier l’économie de l’Europe à celle des États-Unis dans un rapport favorable aux entreprises américaines.

Donald Trump ne veut pas de ce traité.
 Il refuse toute ingérence venue de l’étranger et explique qu’il ne doit y avoir aucune pression sur les règles et normes en vigueur aux États-Unis.

En matière de relations internationales, les positions sont tout aussi tranchées.

Hillary Clinton veut une diplomatie offensive.

Elle n’hésitera pas à employer la force armée contre ses adversaires et à tordre le bras de ses partenaires trop timorés.
L’armée américaine devrait encore se renforcer.
 Son passé de sénateur et de secrétaire d’État ne laisse aucun doute à cet égard.
Elle a toujours milité pour l’intervention : Irak, Libye, Afghanistan…
 Elle veut réduire l’influence de la Russie en la verrouillant face à l’Ouest et en lui coupant l’accès aux mers chaudes.
 Pour cela, elle a poussé au renversement du régime légal en place en Ukraine.
En Syrie, elle prône la destitution de Bachar el-Assad.
À cette fin, l’armement des opposants pourtant connus pour leur radicalisme islamique ne fait pas obstacle pour elle.

Le résultat est partout désastreux, avec les conséquences que l’on connaît sur les migrations vers l’Europe, sérieusement déstabilisée et probablement loin d’être tirée d’affaire.

Hillary Clinton veut renforcer l’OTAN, bras armé des États-Unis, en particulier pour s’opposer à ce qu’elle définit sans ambages comme la puissance la plus dangereuse dans le monde : la Russie.
Pour elle, les États-Unis doivent faire le nécessaire pour s’imposer comme la puissance qui dominera le monde pour le prochain siècle, en Asie, en Europe ou au Moyen-Orient.

Donald Trump estime que toutes ces aventures sont ruineuses pour les Américains et veut s’en désengager.
Pour lui, l’OTAN est une organisation dépassée et trop coûteuse dont il faut réduire la voilure.
De manière générale, avec lui, on peut s’attendre à un retrait progressif des moyens militaires américains, y compris en Europe. Il répète que les milliards de dollars dépensés pour ces interventions seraient beaucoup plus utilement investis aux États-Unis et veut renouer le dialogue avec Poutine.

Ceux qui souhaitent un apaisement des tensions dans le monde ont donc toutes les raisons d’être préoccupés à l’idée que Hillary Clinton piétine aux portes de la Maison-Blanche.

Donald Trump, le trublion, aussi odieux soit-il, ne ferait il pas un président moins inquiétant pour nous ?

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