Le 13/10/2016
Christian Vanneste
François Hollande n’est pas à l’aise sur ce dossier.
Le lapsus de François Hollande est révélateur.
Évoquant la situation en Syrie, et soulignant la nécessité de dialoguer avec la Russie, notre Président a d’abord employé le mot de Turquie.
La fatigue, dira-t-on…
François Hollande n’est pas à l’aise sur ce dossier.
La diplomatie russe l’a d’ailleurs souligné, en annonçant que le président Poutine annulait son déplacement à Paris et qu’il attendrait « que celui-ci soit plus à l’aise » pour rencontrer son homologue français.
Le chef d’État qui dirige notre pays a embarqué la France dans le sillage de la politique américaine qui, depuis 2003 au moins, a suscité le chaos au Proche et au Moyen-Orient.
Certes, les forces armées russes sont puissantes, mais elles n’ont aucune raison de provoquer une guerre expansionniste.
Moscou veut simplement préserver le statut de grande puissance de la Russie.
L’adversaire et la menace ont changé pour l’Europe.
Les visées américaines, elles, n’ont pas changé.
Les politiques européennes, celle de la France en particulier, semblent méconnaître cette évolution. Les États-Unis ont vaincu l’URSS en réveillant l’islam.
Les chiites s’étaient révélés contre eux en Iran.
Ils ont employé les sunnites contre l’Empire communiste en Afghanistan.
Depuis, cette politique complexe est devenue encore plus trouble.
Le mélange d’intérêts économiques et stratégiques qui les lient aux monarchies pétrolières et à la Turquie leur a fait prendre des positions favorables aux musulmans dans les Balkans, au détriment des orthodoxes proches des Russes.
Leurs interventions et leurs soutiens dans le monde arabe sont allés vers les musulmans contre les nationalistes tandis que, sur les braises qu’ils avaient rallumées, s’enflammait un nouveau djihadisme qui se retournait contre eux.
La Russie veut l’écrasement des islamistes et sera sans doute prête à envisager une évolution de la Syrie à condition qu’elle demeure un allié.
Les Européens ont tout intérêt à en prendre conscience puisqu’ils sont les secondes victimes de l’engrenage avec l’afflux des prétendus réfugiés sur leurs côtes.
La Turquie, notre alliée, membre de l’OTAN et du Conseil de l’Europe devant lequel M. Hollande s’exprimait, est de moins en moins démocratique et sa position réelle de plus en plus ambiguë… ce qui peut expliquer des lapsus.
La France n’a été grande qu’en occupant une place singulière sur l’échiquier mondial.
Elle s’est sauvée parfois grâce à des alliances de revers avec les protestants ou le Grand Turc.
Elle s’est toujours perdue en se contentant du rôle de second, comme dans l’entre-deux-guerres.
Elle avait, aujourd’hui, une chance unique de servir de pont entre la Russie et l’Europe.
François Hollande, pour des raisons qui n’ont sans doute aucun rapport avec la morale et le droit qu’il brandit, a choisi de faire de la France le chien d’attaque des États-Unis.
Intérêts économiques ?
Perspective électorale ?
Cette politique n’est pas digne de notre pays.
Mauvaise sur le fond, elle l’a été aussi sur la forme, puisqu’en faisant part de ses hésitations à recevoir le président russe, François Hollande a permis à Vladimir Poutine de dire que cette visite était inutile.
On ne discute qu’avec ceux qui sont à votre niveau et qui ont un poids sur la marche des événements.
Manifestement, la France ne l’a plus.
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