Le 21/10/2016
Les policiers défilent ce jeudi soir à Paris et dans d'autres villes de province.
20 octobre 2016, 23h06 | MAJ : 21 octobre 2016, 0h14
20 octobre 2016, 23h06 | MAJ : 21 octobre 2016, 0h14
Alors que le gouvernement a appelé jeudi les policiers à «continuer le dialogue» et condamné l'«utilisation politique» de leur mouvement par l'opposition, de nouveaux rassemblements ont eu lieu ce jeudi , notamment à Paris.
Près de 500 policiers se sont rassemblés dans la nuit de jeudi à vendredi place du Trocadéro à Paris. Ils se sont ensuite dirigés vers les Champs-Elysées, en appelant les passants ou les habitants à venir les rejoindre.
Selon france Info, ils étaient près de 800 vers 23h00 dans ce qui s'est transformé en cortège.
«Cazeneuve t'es foutu, la police la police est dans la rue», scandaient-ils à l'adresse du ministre de l'Intérieur, ainsi que «Falcone démission» à l'adresse de Jean-Marc Falcone, le directeur de la police nationale.
Apparue dans l'Essonne, où quatre agents ont été attaqués au cocktail Molotov le 8 octobre à Viry-Châtillon, cette colère fait tache d'huile depuis lundi.
Les syndicats policiers réclament désormais d'être reçus par François Hollande.
Et demandent la révision des règles de la légitime défense et le retour des peines planchers pour les agresseurs de policiers et gendarmes, créées par la droite et supprimées par la gauche.
En civil, certains portant un brassard ou un foulard masquant en partie leur visage, certains brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire: «Marre d'en prendre plein la gueule», «Ras le bol» ou encore «Soutien à nos collègues blessés».
Un petit nombre de personnes, munis d'affiches réclamant «la vérité» pour des proches victimes selon eux de violences policières, a rapidement été écarté par les forces de l'ordre.
D'autres rassemblements en France
Des rassemblements similaires ont également eu lieu en banlieue parisienne devant des commissariats à Evry (80 manifestants selon une source syndicale) ou à Bobigny (une centaine de manifestants).
A Tarbes (Hautes-Pyrénées), une cinquantaine de policiers et de personnels administratifs s'étaient réunis dans la cour du commissariat dans l'après-midi en soutien aux policiers de l'Essonne, selon «la Dépêche du midi».
Ils entendaient aussi dénoncer le manque de considération et de protection.
Des centaines de policiers ont aussi défilé à Nice et à Lyon, alors qu'une nouvelle agression aux cocktails molotov a visé des policiers en intervention mercredi soir, à Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise.
L'exécutif tente d'apaiser la situation
Depuis Francfort où il était en déplacement, le Premier ministre Manuel Valls a exhorté jeudi les policiers à «continuer le dialogue» entamé avec le gouvernement.
Mercredi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait promis aux syndicats policiers, eux-mêmes dépassés par leur base, qu'une concertation serait lancée dès lundi dans les départements, venant compléter un plan de sécurité publique prévu en novembre.
Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a, lui, promis «la plus grande fermeté» envers ceux qui s'en prennent aux fonctionnaires de police.
Bientôt un suivi des interpellations ?
Dans un entretien au quotidien La Croix à paraître vendredi, le Garde des Sceaux a estimé que les critiques des policiers contre la justice, qu'ils jugent laxiste, relèvent d'un «manque d'informations».
Le ministre affirme s'être «engagé à leur fournir les chiffres des peines prononcées pour des agressions sur les forces de l'ordre, chiffres qui montrent que les sanctions sont beaucoup plus sévères que pour des agressions sur des personnes non dépositaires de l'autorité publique».
Il envisage également «l'instauration au niveau local» d'un mécanisme d'informations entre les parquets et les commissariats pour que les policiers «sachent les suites données à leurs interpellations».
«Ils verront alors que le sentiment d'impunité des délinquants, qu'ils dénoncent, ne correspond pas à une réalité», a-t-il prédit.
Le ministre ne dit rien en revanche sur un changement des règles de la la légitime défense, réclamé notamment par le premier syndicat de gardiens de la paix, Alliance.
leparisien.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.