Six bonbonnes et trois bobonnes

Le 10/09/2016

 

 

 

LE FIGARO - 09.09.2016 :

Trois femmes soupçonnées de graviter dans la mouvance islamiste interpellées dans l'Essonne, dont une qui a tenté d'assassiner un policier au couteau avant d'être blessée d'une balle par un fonctionnaire en état de légitime défense…

 

Quatre jours après la découverte, dimanche au petit matin, aux abords de Notre-Dame, à Paris, de six bonbonnes de gaz dans une Peugeot 607 sans plaque d'immatriculation et les feux de détresse allumés, la traque s'est soldée par une opération antiterroriste particulièrement spectaculaire.

Ce commando de filles est soupçonné d'avoir voulu faire exploser dimanche dernier au petit matin la Peugeot 607 aux abords de Notre-Dame en employant un torchon brulé qui a été retrouvé dans la berline.

Faute de chaîne de pyrotechnique, le dispositif n'a pas fonctionné puisque n'étant relié à rien. Présentées comme «très dangereuses», Inès la fille âgée de 19 ans du propriétaire de la 607, fichée S depuis ses velléités de départ vers la Syrie, et son amie Sarah, 23 ans, se sont ensuite données rendez-vous au domicile d'Amel, 39 ans.

Armés d'un couteau et vêtues de noir, elles sont ressorties jeudi soir pour tenter en vain de commettre ce que Bernard Cazeneuve a appelé des «actions violentes et imminentes» dont la nature n'as pas été précisée.

 

Les Pieds nickelés sont de retour, version mouquère. Daech est dans la dèche.

 

Résumons les faits.

 

1. Alors que chacun sait que pour commettre un délit à l'aide d'une automobile il est élémentaire de voler celle-ci puis de l'abandonner calcinée quelque part, les trois commères ont préféré monter l'action avec la voiture du père de l'une d'elles. Pourquoi voler ? C'est malhonnête.
2. Elles n'ont relié les bonbonnes à rien mais ont fait brûler un torchon pas très loin. Donc aucun risque d'explosion.
3. Les plaques d'immatriculation avaient été ôtées, ce qui ne pouvait manquer d'attirer l'attention de la flicaille.
4. Les clignotants de détresse avaient été mis en marche, comme pour avertir la flicaille et le voisinage qu'il allait se passer quelque chose à cet endroit.
5. Après avoir monté leur coup foireux près de Notre-Dame, les bobonnes sont tranquillement rentrées à leurs domiciles. Malgré tout, Cazeneuve et le Figaro déclarent que ce fut "une opération antiterroriste particulièrement spectaculaire". Tu parles ! Retrouver le propriétaire de la voiture et remonter jusqu'à sa fille... quel exploit pour les fins limiers de l'antiterrorisme ! D'autant que cette fille était déjà "fichée S", donc bien connue des services de police.

Essayez d'imaginer cette affaire reproduite dans un scénario de polar que vous proposez à TF1... vous vous faites virer à coup de pompes dans l'arrière-train pour avoir osé vous payer la tête du directeur des programmes !

 Vous aurez beau lui crier du couloir que, pourtant, Cazeneuve et Le Figaro avaient dit que c'était "une opération antiterroriste particulièrement spectaculaire", rien n'y fera, vous serez jeté comme un minable.

 

L'article du Figaro nous affirme que ces trois branquignoles sont présentées comme "dangereuses" !

 

 Je vous laisse cinq minutes pour rire à gorge déployée.

 

Et comme vient de nous l'écrire Dominique de sa lointaine Haute Volta : c'est une histoire de gaz hilarant(e)

 

09 septembre 2016   | Lien permanent