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samedi 10 septembre 2016

Osny : une attaque d'ampleur évitée






Modifié le - Publié le | Le Point.fr
 
D'après les images de la vidéosurveillance consultées par "Le Monde", il pourrait s'agir de la première offensive djihadiste dans une prison française.

Dimanche 4 septembre, Bilal Taghi, incarcéré dans la prison d'Osny dans le Val-d'Oise, a attaqué à l'aide d'une tige métallique convertie en arme blanche un premier gardien en lui assenant neuf coups à la tête.
 Quelques minutes plus tard, il a agressé un second fonctionnaire au bras et au visage alors qu'il tentait de prendre la fuite par un escalier.
Depuis, le parquet antiterroriste a été chargé de l'enquête. Bilal Taghi a été mis en examen pour tentative d'assassinat terroriste ce jeudi 8 septembre.
En revanche, la garde à vue des trois autres détenus a été levée.
Les deux fonctionnaires sont, eux, hors de danger.

 Visionnées par Le Monde, les images des caméras de surveillance sont d'une rare violence.

L'auteur de ces agressions, Bilal Taghi, âgé de 24 ans, avait été condamné à cinq ans de prison en mars pour avoir tenté de rejoindre l'organisation État islamique en Syrie.

Et c'est précisément pour ce motif qu'il s'est retrouvé dans l'une des cinq structures de prévention de la radicalisation qui existent en France et dont la prison d'Osny accueille une unité.
Après le drame, on peut voir le détenu aller et venir dans le centre pénitentiaire, avant d'être enfin interpellé alors qu'il fonce, arme à la main, sur une équipe d'intervention.

Des bris de miroirs tranchants

Durant cette fuite de près de trois heures, après avoir dessiné un coeur sur un muret avec le sang d'un des gardiens blessés, Bilal Taghi entame une prière, puis va rejoindre dans l'un des couloirs ses complices présumés.
 Ses codétenus reviennent de la cour de la prison, lieu probable de l'attaque initiale, selon Le Monde. Le détenu semble alors très nerveux.
Les enquêteurs s'intéressent plus particulièrement à Abdelhakim A.
Sur les images, on le voit effectuer des va-et-vient puis s'adresser à certains détenus toujours dans leurs cellules.
 Il sort ensuite des morceaux de miroirs cassés qu'il glisse sous leurs portes.

Autant d'éléments qui inquiètent les enquêteurs et accréditent la thèse d'une attaque collective planifiée contre les surveillants.

Interrogé par Le Monde, un employé de la prison qui souhaite conserver l'anonymat tempère : « Il est trop tôt pour évoquer une concertation.
 Mais la réaction de ces détenus après une tentative de meurtre interroge.
Dans le régime général de détention, certains auraient tenté de raisonner l'agresseur, voire de l'immobiliser.
 Ici, on constate à tout le moins une bienveillance troublante : personne ne lui retire son arme.
Ils se contentent de parler tranquillement, de se passer des objets.

 Ces gens ne se connaissaient pas avant qu'on les enferme ensemble : ils se considèrent désormais comme des frères.

Ces unités ont créé un effet de groupe. »

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