Le 11/8/08/2016
Caroline Artus
Soit Bernard Cazeneuve fait montre d’une étonnante imprécision, soit il ment.
Le 5 août, les quelque 200 à 300 migrants, passant de Vintimille à Menton, n’ont pas seulement effectué une « tentative de franchissement » tel que le ministre l’a rapporté.
En effet, selon la préfecture, 152 d’entre eux ont, quelques jours plus tard, été « invités à quitter les lieux […] et 50 autres étaient en cours d’interpellation ».
Côté français, donc.
La situation a été confirmée par le député-maire LR de la ville, Jean-Claude Guibal, sur RMC, le 9 août.
Pire : « Depuis 12 mois sont arrivés en Italie entre 80.000 et 100.000 migrants venus de Libye, qui sont massés le long de la frontière française », dénonce-t-il encore.
Alors, on rit des déclarations dithyrambiques du ministère de l’Intérieur, s’autocongratulant de « la mobilisation totale des services de l’État pour assurer la sécurisation de nos frontières ». De la mise en place « en permanence » et « depuis des mois dans les Alpes-Maritimes de deux unités de force mobiles, renforcées, depuis le début de la semaine, par l’engagement de forces Sentinelle », quand plusieurs centaines de migrants « se sont précipités et l’ont enfoncée (la frontière) », comme le rapporte le maire de Menton.
Pas un mot de la part du ministre chargé de la sécurité intérieure sur la plusieurs dizaines de No Borders cornaquant ces étrangers en situation irrégulière au mépris des lois en vigueur.
No Borders qui ne seraient, en fait, pour rien dans ce passage en force, comme le prétend son porte-parole italien.
Seule leur incommensurable bonté d’âme les auraient poussés à aider ces 400 gaillards – chiffres du Figaro – pas satisfaits du tout de leurs conditions d’accueil italiennes, qu’il convenait d’accompagner, les bras chargés de nourriture et de boissons…
Plus insolite encore sont les chiffres des autorités françaises.
Selon elles, « globalement, tous ceux qui avaient tenté de franchir (avec succès) ont été repris »… Le hic ? Sur ces 200 migrants repris, elles ont procédé à… 356 « interpellations » !
En outre, le cabinet du préfet des Alpes-Maritimes avoue avoir vécu semblable situation lors de l’Euro et s’attendait à de nouveaux épisodes…
Mais que l’on se rassure, pour la préf’ : « La frontière est sous contrôle », « le dispositif tient ».
Les conclusions à en tirer ?
Face à des dizaines de milliers de migrants mâles pétant de santé prêts à envahir le territoire, l’État ne maîtrise absolument plus rien.
Ce qui est l’avis de Gilbert Collard, s’exprimant sur Sputniknews.com, pour qui la présence parmi eux de « membres maudits de l’État islamique » ne fait aucun doute.
Face à ces passages en force régulièrement répétés, qui charrient des migrants en nombre de plus en plus grand, l’État ne parvient pas à les comptabiliser.
Et combien à s’être évaporés dans la nature ?
On n’en sait rien !
200, 300, 400, 152, 356, peu importe, dans ce cas de figure, les chiffres, réels ou bidonnés.
Ou l’État est complètement à la ramasse, totalement dépassé par une situation qu’il a pourtant lui-même encouragée.
Ou l’État est parfaitement conscient de ce qu’il fait, c’est-à-dire rien.
Et Bernard Cazeneuve pourra continuer de soutenir, comme suite aux attentats de 2015, devant la commission parlementaire, qu’il n’existe aucune faille dans le système antiterroriste français.
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