Au PS, c’est « panem et circenses »

Le 09/08/2016
Nicole Paquot

Toujours plus de droits, toujours moins de travail et toujours plus de repos.

Dans une interview accordée au JDD du 7 août, Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice de Paris et candidate à la primaire du PS, a dévoilé une partie de ses propositions.
Parmi elles, une sixième semaine de congés payés, un référendum pour « démonarchiser » les institutions et supprimer le 49-3.
Que voilà un joli programme bien de gauche.
Surtout pour les congés payés.
 Il est vrai qu’en fêtant cette année les 80 ans du Front populaire qui a instauré deux semaines de vacances obligatoires, il était impossible de ne pas aller dans la surenchère.
Les « CP », comme on dit dans le jargon du privé et des ressources humaines, est une histoire de gauche.
 La troisième semaine de CP a été adoptée le 27 mars 1956 sous le gouvernement de Guy Mollet et la cinquième, en janvier 1982 sous le gouvernement de Pierre Mauroy.

 Seule la quatrième semaine de CP est l’œuvre de la droite, sous l’autorité de Maurice Couve de Murville, qui a attendu le départ du général de Gaulle pour l’instaurer en mai 1969, histoire de récompenser sans doute les Français d’avoir mis le pays sans dessus dessous en mai 68.
Quand on dit « six semaines », pourquoi pas sept, huit, neuf ou dix ?
 A-t-on idée de sortir des inepties pareilles ?
 La France est l’un des pays qui travaillent le moins, dont l’économie stagne, qui connaît un taux de prélèvement obligatoire incroyablement élevé…
 Avant de penser à se reposer, il faudrait peut-être remettre tout le monde au travail, essayer de dégager de la croissance.
Et pourquoi pas mettre sur un même pied d’égalité travailleurs du privé et fonctionnaires ?

Vu du Sénat, où la surcharge de travail doit être terriblement importante, Mme Lienemann s’est-elle posé les bonnes questions ?
Par exemple, a-t-elle effectué un sondage ?
 S’est-elle demandé qui serait concerné, sachant que les fonctionnaires sont, dans certaines collectivités, à presque huit semaines de CP par an ?
Faudra-t-il alors réduire leurs droits ?
 Surtout, qui financera cette sixième semaine et comment ?
 Quel sera l’impact de ce temps de repos supplémentaire sur l’économie du pays ?
 Le climat social ?
Qu’en pensent les syndicats ?

On ne peut pas reprocher à Mme Lienemann, dont les propos hors-sol sont totalement irresponsables, de ne pas être dans l’air du temps .

 On ne peut pas, à l’heure de Pokémon GO et de la télé-réalité, lui reprocher de surfer sur ce qui a fait chuter Rome, car donner du pain et des jeux (panem et circenses), c’est le leitmotiv des socialistes depuis plus d’un siècle : toujours plus de droits, toujours moins de travail et toujours plus de repos.

Mais ils ne font rien pour redresser une France qui périclite.

Au moins, avec Mme Lienemann, il n’y a pas tromperie sur la marchandise.
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