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samedi 9 juillet 2016

Unité de déradicalisation de Lille-Annœullin : les sept détenus apprécient le confort de la prison 4 étoiles

Publié le
ELISA GUILLAUME



La prison de Lille-Annœullin accueille 7 détenus sur les 28 places disponibles. PHOTO LA VOIX.

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La prison de Lille-Annœullin accueille 7 détenus sur les 28 places disponibles. PHOTO LA VOIX.
 
Centre pénitentiaire sécurisé, cellules spacieuses et bien équipées, activités nombreuses…
 
L’unité de déradicalisation de Lille-Annoeullin, où sont placés les prisonniers les plus dangereux, est une unité modèle, d’après le rapport sur le regroupement des détenus radicalisés dévoilé ce mercredi.
 
Cinq unités de déradicalisation ont été créées en France, notamment depuis les attentats de janvier 2015.
L’une d’entre elles a ouvert en janvier dernier dans la prison de Lille-Annœullin.
 L’équipe d’Adeline Hazan, la contrôleure générale des lieux de privation de liberté qui vient de dresser un premier bilan très critique de cette expérimentation, s’y est rendue en mars.
 Elle a constaté que les sept détenus y sont incarcérés dans de très bonnes conditions.

Les cellules de 12 m², toutes individuelles, sont plus grandes que dans les autres unités.
On y trouve une douche, des toilettes, mais aussi une télé et un frigo.
Les détenus en sont très « satisfaits » et soulignent « le contraste avec (les cellules) de leur établissement d’origine, notamment Fresnes ».
 
Sport, téléphone, bibliothèque…
 
« Ils m’ont mis chez les irrécupérables, témoigne l’un d’entre eux. Mais on a sport trois fois par semaine, on est à trois en promenade, et il y a des gens que je connaissais d’avant. Je peux téléphoner tous les jours, si je veux. La bibliothèque, c’est une ou deux fois par semaine. La salle de « muscu » est super, les parloirs, c’est loin, mais ça va. La nourriture, c’est dix fois mieux qu’avant. Je regrette de ne pas avoir accès au terrain de foot, mais ça va peut-être s’arranger. »
 
Ateliers artistiques, yoga, ciné-débats
 
Ces détenus sont censés suivre un programme de déradicalisation.
 Seulement, le personnel chargé de le mettre en place, parfois inexpérimenté, déplore n’avoir pas reçu de consignes claires.
« On nous a demandé de faire preuve d’imagination. Mais nous aurions aimé avoir un cadre plus précis. Que devons-nous faire : de l’accompagnement, du désengagement ? », se demande l’un d’entre eux.
À Lille-Annœullin, les prisonniers radicalisés participent à des ateliers artistiques, à des ciné-débats, ou encore font du yoga.
Seul l’un d’entre eux suivait, au moment du contrôle effectué en mars, des cours, assurés par un enseignement deux heures par semaine.
Et aucun ne travaillait.
 
Toutes ces activités sont faites pour briser la méfiance de ces prisonniers envers la société.
« Ces personnes ne savent pas à quelle sauce elles vont être mangées et pensent qu’on ne leur veut pas du bien », commente dans le rapport un responsable de la direction administrative pénitentiaire en France.
Un travail est effectué sur leur parcours de vie et leur rapport à la violence.
« Nous nous sommes aperçus, explique l’un des responsables du programme, que presque tous avaient un parcours traumatique ».
 « Il faut aller chercher ce qu’ils ont en eux, quels sont les ressorts du passage à l’acte, explique un autre intervenant. Si nous n’avons pas cette démarche, ils ressortiront tels qu’ils sont entrés. »
 
Des détenus âgés, pour la plupart récidivistes et ayant séjourné au Moyen-Orient

Le profil des sept prisonniers, placés à Lille-Annœullin parce qu’ils sont considérés comme les plus dangereux, est également renseigné dans le rapport.
On y apprend qu’ils sont tous de nationalité française, détenus pour « participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte de terrorisme ».
Quatre d’entre eux ont déjà fait de la prison, dont un en Irak.
Et quatre d’entre eux ont séjourné au Moyen-Orient.
Ces prisonniers sont plus âgés que dans les autres unités : le plus jeune a 25 ans, cinq ont plus de 30 ans, et l’un d’entre eux a 60 ans.
Quatre ont des enfants.
Trois sont domiciliés en Province .
L’un d’entre eux dans le Nord.
Les quatre autres sont considérés comme SDF.


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