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vendredi 29 juillet 2016

Terrorisme : les héros de Nice et les matamores de la politique




Le 29/07/2016


Certains ont fait la une des médias. D’autres ont préféré garder l’anonymat.

La municipalité de Nice a rendu hommage à trois personnes, qui ont fait preuve d’un courage remarquable lors de la tragédie du 14 juillet.
Elles ont reçu la médaille de la ville.
Une pétition réclame même qu’on leur décerne la Légion d’honneur.
Au-delà de ces marques honorifiques, leur comportement est d’autant plus exemplaire qu’il est le fait d’hommes ordinaires.
Il y a cet employé de l’aéroport que l’on a vu sur les chaînes de télévision : avec son scooter, après avoir fait descendre sa femme, il se lance à la poursuite du camion, le percute, monte sur le marchepied, frappe le terroriste par la fenêtre ouverte, reçoit un coup de crosse, lâche prise.
On croit qu’il est passé sous l’engin.
Il s’en tire avec quelques blessures.
Il y a aussi ce cycliste qui jette son vélo et commence à courir après le camion.
Il essaie d’ouvrir la portière côté conducteur, est mis en joue, tombe.
 Et ce troisième homme qui, réalisant le drame, court après le 19 tonnes, plaque au sol un passant pour lui éviter des balles perdues.
Tous trois, chacun à sa façon, ont retardé quelques secondes l’avancée du camion, ils ont sans doute permis à la police de neutraliser le tueur avant qu’il ne fasse encore plus de victimes.
Il est difficile, tant qu’on n’y est pas confronté, de savoir comment on réagirait dans une telle situation.
D’abord, sauver sa peau et les êtres chers ?
 Ou, au contraire, risquer sa peau pour tenter de sauver celle d’inconnus ?
 Inconscience ou témérité ?
 Folie ou sacrifice ?
Ils passaient là, un peu par hasard : l’héroïsme les attendait au coin de la rue.
On pourrait mentionner encore ce commissaire et son chauffeur policier qui, sans attendre les renforts, entrent au Bataclan et abattent un terroriste.
Ou cet ingénieur informaticien qui, le même soir, à la terrasse de La Belle Équipe, fait un rempart de son corps pour sauver une amie.
Lors de ses obsèques, son frère dira de lui qu’il « a reçu une éducation chrétienne, très religieuse » et « a toujours fait don de sa personne ».

Certains ont fait la une des médias.
 D’autres ont préféré garder l’anonymat.
D’autres, encore, ont accepté les honneurs tout en les relativisant : l’homme au scooter aime à dire qu’il est « un mec normal. Pas un héros, un citoyen. »
 Cette modestie les honore plus encore que les hommages rendus.

 Elle montre que des hommes ordinaires, à l’occasion de circonstances imprévisibles, peuvent se comporter en héros, rester quelques jours dans la lumière et retourner dans l’ombre.

Comparé à ces actes, le comportement de certains matamores au pouvoir ressemble à un spectacle de guignols.

 Leurs grands gestes, leurs déclarations tonitruantes, leur souci de sauver les apparences n’égaleront jamais en dignité la simplicité des premiers.

 Il est vrai qu’il est moins héroïque de prendre son scooter pour rejoindre de nuit sa maîtresse que pour s’opposer à un terroriste fonçant sur la foule dans un camion.

Ces héros d’un jour, qui tomberont bientôt dans l’oubli, ne se prennent pas au sérieux.

Pour cette raison, ils mériteraient d’entrer dans l’Histoire plus que ces histrions, gonflés d’illusions sur leurs talents.

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