Sac de couchage, tente et poubelles trônent dans l'entrée./PhotoDDMMG
Publié le 30/07/2016
Au 21, rue Henri Lavigne, il n'y a plus d'eau ni d'électricité depuis quelques semaines déjà.
En plein cœur de Toulouse, à deux pas du Cours Dillon, une grande bâtisse semble laissée à l'abandon.
Elle ne l'est pas vraiment.
Khalid, la cinquantaine passée s'y est installée depuis quelques jours.
Des traces d'occupation (mégots, sac et tente dans l'entrée, lit aménagé) trahissent sa présence.
Cela fait presque trois ans maintenant que familles et squatteurs plus ou moins organisés se succèdent à cette adresse, au grand dam de son propriétaire, M. Bardou.
Cette maison, il l'a héritée de sa mère en novembre 2013 et comptait bien la revendre.
Aujourd'hui, non seulement son logement est occupé depuis le décès de sa mère mais il est aussi dégradé : le papier peint est décollé, les meubles qu'il reste sont abîmés et les pièces d'eau, dont il émane des odeurs douteuses, en piteux état.
Véolia lui réclame plus de 26 000 €
M. Bardou n'est pas en colère mais il est atteint, «victime d'une situation qu'(il) n'a pas créé».
Comme si cela ne suffisait pas,
Véolia lui réclame 26 000 € de factures d'eau.
Une somme colossale qu'il ne peut régler puisqu'il «a versé jusqu'au dernier centime des droits de succession».
Il regrette «ne pas avoir la jouissance d'un bien qui lui coûte une fortune» et s'avoue confronté à «une absence totale de solution».
Face à cette situation, il a engagé un avocat pour contester les factures, et, désœuvré, songe à se faire justice lui-même et aller déloger le(s) occupant(s) manu militari.
Or, légalement, pour expulser des squatteurs, il est conseillé au propriétaire d'agir vite, tant au civil (réaliser un constat d'huissier, preuve du squat) qu'au pénal (déposer une plainte au commissariat).
De plus, lorsqu'il engage la procédure, il doit demander à ce que les délais pour aboutir à l'expulsion soient annulés, ce qui n'a pas été fait.
Un peu dépassés, M. Bardou et sa compagne sont surtout désespérés de cette situation qu'ils ont laissée traîner.
Désormais, ils voudraient juste savoir comment et quand ils pourront reprendre possession de leur bien.
Un précédent
Une autre histoire de squat avait fait parler d'elle en mai dernier à Toulouse.
Un propriétaire («JM», pour préserver son anonymat) avait trouvé porte close à son retour de vacances, chassé de son domicile, situé vers la Médiathèque, par des squatteurs très organisés.
Ces derniers avaient enlevé le nom sur la boîte aux lettres et fait rebrancher l'électricité.
Contraint de loger chez une amie à lui, JM s'était même fait bousculer par les occupants des lieux qui justifiaient leur présence par le manque d'hébergement d'urgence proposé par le 115.
Huissier et avocat à l'appui, le propriétaire avait immédiatement ouvert une procédure d'expulsion.
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