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mardi 12 juillet 2016

Peut-il y avoir un jour un Kosovo en France ?, par Vincent Revel

Le 12/07/2016
 
 
Guerre civile
 

Le drame de Dallas, où un tireur de race noire a abattu plusieurs policiers blancs, devrait plus nous interpeller.

Depuis 30 ans, notre élite ne rêve que d’Amérique et contribue grandement à américaniser notre société.
Aujourd’hui, tout le monde admet que notre système d’intégration est un échec et que notre multiculturalisme vire de plus en plus vers un communautarisme violent.
Trop préoccupée à donner des leçons de morale à la Russie et la Syrie, la France pense, à tort, être protégée d’un conflit communautaire.
Elle croit avec orgueil que son nouveau régime multiculturel lui évitera de connaître une guerre civile où ses différentes communautés s’entredéchireraient.
Elle est certaine, avec naïveté, ne jamais être confrontée à un nouveau Kosovo.
 Et pendant l’Euro, elle se prend même à rêver d’une France Black-Blanc-Beur unie !

Et pourtant, qui peut nous garantir que les communautés musulmanes et africaines, qui connaissent aujourd’hui de très grandes difficultés d’intégration, continueront à respecter les valeurs de notre République sans revendiquer une autonomie ou une indépendance, là où elles seront devenues majoritaires ?

 Accepter l’indépendance du Kosovo, comme s’est empressé de faire l’Allemagne, c’était prendre le risque, un jour, d’accepter de perdre un ou plusieurs départements.

Aujourd’hui, nous avons des quartiers devenus zones de non-droit.
Qu’est que ce sera demain ?
 La guerre civile, engendrée par des conflits communautaires, n’est pas réservée qu’aux autres.

 Prendre conscience de ce risque ne veut pas dire qu’il va obligatoirement se produire chez nous car il est vrai que l’histoire de notre pays est différente de celle de l’ancienne Yougoslavie.
Depuis la fin du XIXe siècle, notre nation avait la capacité d’assimiler l’arrivée de nouveaux migrants mais il faut aussi reconnaître que ces nouveaux migrants étaient, pour la plus grande majorité d’entre eux, issus du même bassin civilisationnel que le nôtre.
Qu’en est-il maintenant ?

Je ne prétends pas prédire l’avenir.
 Je désire simplement partager des craintes, de plus en plus justifiées quotidiennement par l’actualité.

 J’espère avec sincérité me tromper sur les risques islamistes et communautaires, susceptibles de mettre en danger l’unité de notre pays. Je suis convaincu que changement ne rime pas toujours avec catastrophe.
Mais dans ce cas, nous devrions rester maître de nos décisions et ne plus subir comme nous le faisons en ne réagissant que mollement aux nombreuses attaques qui nous visent.

La France doit pouvoir mieux maîtriser son destin et ses choix.
 La société multiculturelle, même si je ne partage absolument pas les désirs utopistes de notre élite apatride, aurait certainement quelques atouts à faire valoir.

Mais pour que cet idéal soit réalisable, il faudrait, avant toute autre chose, réellement connaître les véritables intentions des nouvelles communautés qui demandent soi-disant à vivre à l’intérieure de cette multiculturalité.

Veulent-elles réellement vivre ensemble ?
 Peuvent-elles respecter la même mémoire et le même régime politique, reposant sur des valeurs démocratiques, laïques et occidentales ?

Sont-elles compatibles les unes avec les autres ?

Autant de questions que nous n’avons jamais clairement posées et qu’il nous est interdit de poser.

Le cosmopolitisme est devenu avec nos déconstructeurs de nations un dogme inattaquable.

Il est grand temps que ça change.

Vincent Revel

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