Journal du 5 avril 2016
Immigration / Paris XVI : nouveau centre d’accueil
Le XVIe arrondissement de Paris va-t-il ressembler à la jungle de Calais ? Face à l’afflux migratoire, aucun fief n’est épargné. Le maire socialiste de la Capitale, Anne Hidalgo, entend bien régler ses comptes avec la bourgeoisie du XVIe, sans doute trop à droite pour elle…(REPORTAGE)
Fiscalité / Panama Papers : l’affaire qui tombe à pic
Panama Papers, acte II : Attendez-vous à ce que l’on vous en parle régulièrement pendant quelques jours voire quelques semaines, avec à chaque fois son lot de révélations. Dernière en date, on apprend que des proches de Marine le Pen auraient des comptes off shore au Panama. Mais comme nous vous le disions déjà dans notre JT de lundi, il va falloir aussi se demander à qui profite le crime… qui se cache derrière. On en sait déjà un peu plus. Natasha KöenigsbergL’opération était habilement préparée. Après l’annonce lundi matin du “plus gros scandale d’évasion fiscale jamais révélé”, les protagonistes faisaient savoir que d’autres révélations allaient tomber. “Un grand parti politique français” est impliqué disait lundi matin le rédacteur en chef du quotidien “Le monde”, invité dans les médias, pour vendre sa soupe. Quelques minutes plus tard, Francois Hollande “remerciait les lanceurs d’alerte”. Donc, évidemment, le PS n’était pas concerné. Evidemment, le chef de l’Etat était informé de l’opération depuis longtemps ! Le Monde appartient en effet à deux de ses fidèles, Matthieu Pigasse, et Pierre Bergé… ainsi qu’à Xavier Niel, qui doit beaucoup aux socialistes. Ils ont ouvert un boulevard à Free Mobile, en lui octroyant des fréquences à gogo.
Restaient en lice les Républicains et le Front National. Et, évidemment, l’aiguille s’est arrêtée sur….le Front national ! En fait de parti politique impliqué, ce sont deux proches de Marine Le Pen qui sont pointés du doigt par Le Monde pour avoir investi la somme de 316 000 euros, excusez du peu, dans une société basée en Asie. Argent qui a ensuite servi à investir dans une autre société, cette fois au Luxembourg. Entre les deux, une holding, au Panama. Tout cela, est d’un banal affligeant.
Le trésorier de campagne de François Hollande Jean-Jacques Augier a aussi investi dans plusieurs entreprises, via une holding installée dans les Iles Caïman, un autre paradis fiscal. Pas 300 000 euros, mais des millions voire, des dizaines de millions d’euros. Il n’a nullement été inquiété, juste questionné… par le Monde justement ! Certainement pour déminer le terrain… Outre ces malheureux 300 000 euros qui ne concernent pas un “grand parti politique français”, mais “seulement” deux proches de la présidente du Front National, l’article du Monde ne révèle surtout rien de délictueux, n’apportant ni preuve de blanchiment, ni non plus d’évasion fiscale ! Frédéric Chatillon, l’un des deux noms cités par le quotidien de gauche, a d’ailleurs devancé les attaques, en révélant avant Le Monde sur son compte Facebook pourquoi il avait investi en Asie, puis au Luxembourg, via une société installée dans les Iles Vierges Britanniques.
A la lueur de ces pseudos révélations, on comprend bien quel est le but réel de l’opération Panama Papers. Le Kremlin dénonce d’ailleurs depuis lundi soir une opération orchestrée par des agents de la CIA. Depuis ce mardi, Le Monde tente d’expliquer pourquoi Panama Papers n’implique pas d’Américains, ou que des inconnus. Là encore, pour faire face aux nombreuses critiques émanant de ses propres lecteurs ! La réponse, la vraie, est sans doute à chercher du coté du fameux “consortium international de journalistes d’investigation”… qui a travaillé “bénévolement” sur cette enquête pendant plus d’un an. Ces consortiums sont très à la mode aux Etats-Unis, car ils sont gérés par des fondations qui accordent de larges exonérations fiscales à leurs généreux soutiens financiers.
Or, qui se trouve derrière le consortium en question ? La Dotation Carnegie, un fonds de la Famille Rockfeller, et de l’Open Society Foundation, derrière lequel se cache en fait le financier américain Georges Soros, spécialiste des spéculations en tout genres et financier des Femen.
Vous l’avez compris : ceux qui font exploser la bombe Panama Papers ne sont pas plus vertueux que ceux qu’ils dénoncent… et leur motivation n’est certainement pas la justice fiscale…
Société / Nuit Debout : les nouveaux indignés ?
Depuis 5 jours, après la journée de mobilisation contre la loi travail, quelques centaines de manifestants se sont installés place de la République à Paris pour “reprendre l’espace public”. Plusieurs fois évacués, comme ce mardi matin où la mairie a utilisé des tractopelles, les militants semblent bien décidés à faire parler d’eux. Nous sommes allés à la rencontre de ces manifestants. Entre meneurs gauchistes, étudiants paumés et discours plats, notre analyse du mouvement “Nuit Debout”. Mélanie FabreJeudi 31 mars, bravant la pluie et le froid, quelques centaines de manifestants investissent la place de la République à Paris. Ce mouvement, appelé Nuit Debout, d’apparence spontanée est savamment encadré par l’extrême gauche anarchiste. La foule est diverse : vieux soixante-huitards, jeunes bourgeois qui veulent se faire peur, militants écologistes et anarchistes. Spontanée mais pas trop, l’idée de cette mobilisation a germé lors d’une table ronde organisée par le journal anarchiste Fakir à la fin du mois de février. L’organisation à la manœuvre logistique est ”convergence des luttes”, une plate-forme regroupant un ensemble de collectifs plus ou moins informels. Derrière les visages poupins des étudiants ravis de faire l’école buissonnière, des militants de gauche se succèdent pour prendre la parole.
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Pas besoin de prendre la parole mais cet agitateur parlera tout de même pendant 7 minutes 30…
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Une rhétorique facile pour chauffer l’auditoire mais sans jamais oublier les fondamentaux marxistes.
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Dépassant largement le simple texte de la loi El Khomri, la mobilisation tente de ranimer la flamme éteinte de l’extrême gauche, usée par le pouvoir socialiste. Pour les manifestants, une chose est claire, cette loi n’est qu’un prétexte.
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Commencer quelque chose mais quoi ? Les intentions et les revendications des manifestations sont pour le moins difficiles à comprendre.
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Un message inaudible mais une organisation bien huilée. Derrière le néant des prises de parole se cache un modèle d’agit-prop remarquable et qui pourrait permettre au mouvement de durer.(graphique Alex) Si les organisateurs refusent toute comparaison avec des mouvements existants, du côté des manifestants, la filiation avec les indignés espagnols et autres mouvements alternatifs paraît assez naturelle.
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Reste au mouvement à s’inscrire dans la durée et c’est là le défi le plus ardu. Pour cela, les organisateurs comptent sur le maintien de la loi travail mais aussi sur les violences policières.
En attendant, à chaque jour suffit son programme. Lundi, les occupants ont ainsi donné la parole à des associations de réfugiés. Sur ce point au moins, les manifestants devraient pouvoir s’entendre avec le gouvernement et le grand patronat. Ailleurs en France, d’autres villes connaissent des mobilisations similaires notamment à Strasbourg, Rennes et Toulouse. En dépit de ce qu’en disent les initiateurs du mouvement, ce dernier est étroitement lié à la loi travail et en cas de retrait, les mobilisations pourraient se réduire à peau de chagrin…
International / Syrie : nouvelles vagues de violences
Fracture partielle du cessez-le-feu en Syrie. Dans certains secteurs, les combats redoublent de vigueur ! Vendredi autour d’Alep, l’offensive des islamistes du front Al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie, a permis de prendre plusieurs localités. Le lendemain, sous la pression des raids des aviations russe et syrienne, les rebelles ont reculé sauf à Al-Eis. Lundi, les combats continuaient pour reprendre cette position stratégique.Le même jour au Nord-Est d’Alep, l’armée syrienne a détruit une usine de production de munitions de l’Etat islamique installée dans un ancien silo. L’organisation terroriste profite de ce retrait en bon ordre pour envoyer des combattants contre l’armée syrienne à Deir-ez-Zor. Une violente bataille a d’ailleurs éclaté lundi dans cette ville près de la base aérienne opposant l’EI et l’armée de Bachar al-Assad.
De son côté, au Nord d’Alep, l’armée syrienne libre, proche d’Al-Qaïda et soutenue par l’artillerie Turque, a conquis plusieurs localités entre vendredi et lundi. Selon les media kurdes, elle se livrerait à des “purges ethniques” contre les Kurdes.
Au sud, dans la banlieue de Damas, de violents combats opposent l’Etat islamique et l’armée syrienne. De leur côté, les islamistes rebelles se livrent une guerre fratricide à coup de décapitations. Après la libération de la cité antique de Palmyre, l’armée de Damas continue son avancée vers Hama.
Entre le 30 mars et le 4 avril, à une quarantaine de kilomètres à l’Est de la frontière libanaise, l’EI a repoussé un assaut de l’armée syrienne sur la ville d’Al Quaryatayn. Le renfort de 500 soldats revenus de Palmyre a finalement permis de libérer la ville.
Enfin, encore plus à l’Est, le front Al-Nosra a lancé un raid contre le village de Khunayfis. Le front Al-Nosra affirme avoir tué 25 soldats. L’armée régulière syrienne, qui n’ont pas perdu de terrain, ont bombardé ses positions plus au sud, à Dalak et Aydoun. Les djihadistes auraient subi de lourdes pertes.
L’actualité en bref
– Le fardeau était-il trop lourd à porter ? Romain Farina, l’ex directeur d’école de Villefontaine en Isère, accusé de viols sur enfants, s’est suicidé lundi en prison. Il y a un an, il avait été arrêté à la suite de nombreux témoignages d’enfants. Le syndicaliste socialiste aurait commis ces agressions lors d’ateliers goûts à l’école, forçant les élèves à pratiquer des fellations. En 2008, il avait déjà été condamné à 6 mois de prison avec sursis et une obligation de suivi psychologique pendant 2 ans pour téléchargement d’images pédopornographiques. Il avait toutefois continué son métier au sein de l’Education nationale. En mars 2015, les premières accusations de viols et d’attouchements le conduisent directement à la prison de Corbas, dans la métropole de Lyon. Romain Farina avait reconnu les faits et des nouvelles preuves avaient été trouvées à son domicile. Il encourait jusqu’à 20 ans de prison.– Détricotée, démontée, remodelée, rien ne va plus dans le projet de loi travail ! Pourtant, dès sa parution dans la presse, Les Républicains et Nicolas Sarkozy en tête, se félicitaient de cette fameuse loi. Plus de flexibilité, moins de charges pour les entreprises, un tournant économique plus libéral que social. Mais c’était sans compter les mobilisations étudiantes, syndicales et mêmes politiques avec les frondeurs socialistes en tête. Dès que Manuel Valls l’a remaniée en s’inspirant des propositions du syndicat dit réformiste CFDT, les Républicains ont reproché le manque de courage du gouvernement face aux mouvements sociaux. Il existe donc peu de chances pour que la droite vote ce projet de loi et qu’il fasse l’unanimité à gauche. Reste à savoir si l’article 49-3 de la Constitution sera utilisé pour passer en force…
– L’Etat propose un plan de rachat des licences des taxis ! A la demande des chauffeurs, le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, a proposé lundi, la création d’un fonds de garantie permettant de racheter les licences. En effet, avec la concurrence des VTC, les prix des licences de taxis ont chuté alors que certains se sont lourdement endettés pour les financer. Ainsi, ce fonds de garantie permettra de sécuriser le parcours professionnel des chauffeurs de taxis et de fluidifier le marché. Il se pourrait que cette proposition mette fin à la guerre que se livrent taxis et VTC.
– Bousculer le peuple de l’écologie ! C’est ainsi que l’ancien député européen Antoine Waechter a présenté sa candidature à l’élection présidentielle. Son but ? Fédérer les écologistes rejetant l’alliance avec le Parti socialiste. Avec ses 1 000 adhérents, le président fondateur du Mouvement écologiste indépendant propose une candidature sincère aux Français qui ne voteront pour aucun des 3 grands partis actuels. Antoine Waechter s’était déjà présenté à l’élection présidentielle de 1988 et avait recueilli 3,78 % des suffrages. En 2007, il s’était heurté à l’obstacle des 500 signatures. En attendant, Antoine Waechter déplore l’absence d’un réel candidat défenseur de l’environnement pour 2017.
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