Posté le 4 avril 2016 à 16h32
Ce fait-divers en marge des manifs contre la "loi travail" en dit long sur la capacité de nuisance de petites frappes qui ont juste envie de casser et que personne ne contrôle, et surtout, ce qui est plus grave, sur la résignation des victimes :
"Gauthier est un étudiant tout en contrôle. Sa colère est aussi froide que retenue. L’interne en médecine de 26 ans a une bonne dose de self-control.L’amertume lui colle à la peau comme l’odeur âcre des fumées dans lesquelles sa voiture a été incendiée, jeudi, en marge de la manifestation contre la Loi Travail.« Ceux qui l’ont attaquée n’avaient rien de manifestants… Des casseurs, oui. Les plus jeunes devaient avoir 12 ou 13 ans et ne pas connaître un mot du projet de loi. »Quand ils ont commencé à rôder autour de sa modeste Citroën Saxo, Gauthier soignait des patients au CHU. La scène s’est déroulée devant ses yeux, sous les fenêtres de son bureau. « J’ai voulu sortir vite mais j’ai été ralenti par les agents de sécurité qui surveillaient les allées et venues, car des perturbateurs ont tenté de pénétrer dans l’hôpital. »Remorquage… à sa charge !Quelques secondes suffisent au groupe de vandales, masqués, encagoulés, gantés, pour retourner sa légère voiture et la pousser contre des poubelles en feu, où elle s’embrase.« Ils étaient nombreux à filmer autour avec leurs téléphones portables, raconte-t-il, écoeuré. Quand les pompiers sont arrivés, ils ont même été caillassés… Les policiers ne sont pas intervenus. Je ne les blâme pas. Ils ont fait ce qu’ils pouvaient. »Après le coup de chaud, vient l’heure des tracas et déconvenues.
Déposer plainte au commissariat central. Contacter l’assurance, en se disant qu’elle ne remboursera pas un euro pour une voiture de 10 ans d’âge assurée au tiers. « Pire : j’ai appris que c’était à moi de m’occuper du dépannage… 400 € le remorquage ! Dont 150 qui ne sont pas pris en charge par l’assurance… C’est révoltant. »
Sans excès, Gauthier trouve la situation « hallucinante ». « Ça se répète à Nantes. Ils arrivent dès le matin, casqués, cagoulés, armés, munis de boucliers ! Si on ne peut pas les arrêter pendant la manifestation, ce ne serait pas plus simple de le faire avant, dès le matin ? »La loi ne le permet pas, Gauthier le sait et « interpelle » les pouvoirs publics pour « prendre de nouvelles mesures », sans attenter au droit de manifester : « On peut manifester bien sûr ! Mais une manifestation, ça a un début, une fin. C’est encadré. »Il s’agace au passage des discours de certains casseurs, qui prétendent s’en prendre au capitalisme… « Le petit bureau de tabac qui a été cassé, l’hôpital, ma petite Saxo… C’est quoi le rapport ? » "
Donc Gauthier va payer parce que l'Etat n'est pas capable d'assurer la sécurité de ses biens.
Il va payer parce que l'Etat ne se donne pas (plus) les moyens d'exiger qu'un certain nombre de collégiens/lycéens aillent à l'école (qui est encore obligatoire) au lieu d'aller s'amuser à brûler des voitures au nom d'un combat politique qui leur sert d'alibi.
Il va payer aussi parce qu'il le veut bien : alors que l'Etat ne remplit plus ses obligations régaliennes, il va continuer à fonctionner comme si tout était normal.
Tout en râlant, il va faire enlever l'épave de sa voiture à ses frais, comme un bon citoyen qu'il est.
Et s'il décidait de la laisser là, que se passerait-il ?
Il va payer parce que l'Etat ne se donne pas (plus) les moyens d'exiger qu'un certain nombre de collégiens/lycéens aillent à l'école (qui est encore obligatoire) au lieu d'aller s'amuser à brûler des voitures au nom d'un combat politique qui leur sert d'alibi.
Il va payer aussi parce qu'il le veut bien : alors que l'Etat ne remplit plus ses obligations régaliennes, il va continuer à fonctionner comme si tout était normal.
Tout en râlant, il va faire enlever l'épave de sa voiture à ses frais, comme un bon citoyen qu'il est.
Et s'il décidait de la laisser là, que se passerait-il ?
Cet exemple est à mettre en perspective avec celui-ci : les voitures d'un certain nombre de Calaisiens ayant été détruites par des "migrants", la municipalité a voté une "contribution de solidarité", qui consisterait à prendre en charge les franchises d’assurance, seulement pour ceux possédant un contrat tous risques, et éventuellement le montant des travaux de réparation pour les autres victimes.
Jusqu'où ira la résignation des Français ?
Marie BéthanieLien permanent
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