Jeudi 10 Mars 2016 à 13:32
L’initiative a suscité un tollé : au nom de la « diplomatie économique », François Hollande a remis, vendredi dernier, la Légion d’honneur, à Mohamed ben Nayef, ministre de l’Intérieur de l’Arabie Saoudite.
Mais, en réalité, on assiste depuis le début du quinquennat à un rapprochement inédit entre les deux pays.
Cet alignement diplomatique a-t-il abouti à l’aveuglement de la France concernant le double jeu de la puissance sunnite ?
A-t-on minimisé l’aide apportée par l’Arabie Saoudite aux milices djihadistes en Syrie ?
Cette semaine, Marianne publie donc un dossier de douze pages décryptant les relations diplomatiques et économiques de la France avec l’Arabie Saoudite.
A la lumière de plusieurs documents exclusifs que nous révélons, notamment des télégrammes diplomatiques, l’instrumentalisation de la France par le royaume saoudien pour faire pression sur l’administration Obama sur le dossier syrien est manifeste.
Nous publions notamment le compte-rendu d’une rencontre secrète au printemps 2013 entre plusieurs diplomates français et le Prince Bandar ben Sultan, ancien chef des services extérieurs du royaume saoudien, qui flatte alors ses interlocuteurs français en rappelant que la position de la France sur la Syrie « est très appréciée et que Sa Majesté a été impressionné par le courage du président Hollande ».
Lors de cette rencontre, le chef des services secrets saoudiens de l’époque évoque avec détails le financement et l’armement des rebelles syriens par l’Arabie Saoudite.
Sans susciter de grandes interrogations côté français…
Dès octobre 2012, l’ex-ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, est pourtant alerté par une note émanant de la direction de la prospective du Quai d’Orsay.
Il y est délivré des informations provenant d’activistes syriens qui s’inquiètent d’une dynamique d’ « islamisation par le financement (et par les services) du Golfe » des mouvements en lutte contre Bachar Al-Assad.
Au final, bien peu de signatures ont abouti.
Pour autant, les autorités françaises ont préféré se préoccuper de conclure plusieurs grands contrats entre des entreprises françaises et l’Arabie saoudite.
Espérant récupérer quelque 30 milliards d’euros de contrats en début de quinquennat, les déconvenues de cette « diplomatique économique » ont pourtant été particulièrement nombreuses, et au final, bien peu de signatures ont abouti.
Une situation qui ne risque pas de s’arranger si l’on en croit deux circulaires royales, que Marianne s’est procurées, imposant des coupes budgétaires drastiques au royaume de l’or noir, alors que le prix du baril de brut ne fait que chuter sur les marchés internationaux…
A travers l’enquête de Marianne, vous découvrirez ainsi également les réseaux économiques, politiques et d’affaires que la France, de Sarkozy à Hollande, a mobilisé en Arabie Saoudite, espérant gagner le gros lot.
Sans succès.
Peut-être, parce que le royaume saoudien – premier client de notre industrie de Défense – a toujours été vue par la République française comme un coffre fort
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"Marianne" publie cette semaine un dossier de douze pages sur les relations diplomatiques et économiques entre la France et l’Arabie Saoudite. Nous dévoilons plusieurs documents exclusifs, notamment des télégrammes diplomatiques, pointant les liaisons dangereuses de la France avec la péninsule Arabique.
L’initiative a suscité un tollé : au nom de la « diplomatie économique », François Hollande a remis, vendredi dernier, la Légion d’honneur, à Mohamed ben Nayef, ministre de l’Intérieur de l’Arabie Saoudite.
Mais, en réalité, on assiste depuis le début du quinquennat à un rapprochement inédit entre les deux pays.
Cet alignement diplomatique a-t-il abouti à l’aveuglement de la France concernant le double jeu de la puissance sunnite ?
A-t-on minimisé l’aide apportée par l’Arabie Saoudite aux milices djihadistes en Syrie ?
Cette semaine, Marianne publie donc un dossier de douze pages décryptant les relations diplomatiques et économiques de la France avec l’Arabie Saoudite.
A la lumière de plusieurs documents exclusifs que nous révélons, notamment des télégrammes diplomatiques, l’instrumentalisation de la France par le royaume saoudien pour faire pression sur l’administration Obama sur le dossier syrien est manifeste.
Nous publions notamment le compte-rendu d’une rencontre secrète au printemps 2013 entre plusieurs diplomates français et le Prince Bandar ben Sultan, ancien chef des services extérieurs du royaume saoudien, qui flatte alors ses interlocuteurs français en rappelant que la position de la France sur la Syrie « est très appréciée et que Sa Majesté a été impressionné par le courage du président Hollande ».
Lors de cette rencontre, le chef des services secrets saoudiens de l’époque évoque avec détails le financement et l’armement des rebelles syriens par l’Arabie Saoudite.
Sans susciter de grandes interrogations côté français…
Dès octobre 2012, l’ex-ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, est pourtant alerté par une note émanant de la direction de la prospective du Quai d’Orsay.
Il y est délivré des informations provenant d’activistes syriens qui s’inquiètent d’une dynamique d’ « islamisation par le financement (et par les services) du Golfe » des mouvements en lutte contre Bachar Al-Assad.
Pour autant, les autorités françaises ont préféré se préoccuper de conclure plusieurs grands contrats entre des entreprises françaises et l’Arabie saoudite.
Espérant récupérer quelque 30 milliards d’euros de contrats en début de quinquennat, les déconvenues de cette « diplomatique économique » ont pourtant été particulièrement nombreuses, et au final, bien peu de signatures ont abouti.
Une situation qui ne risque pas de s’arranger si l’on en croit deux circulaires royales, que Marianne s’est procurées, imposant des coupes budgétaires drastiques au royaume de l’or noir, alors que le prix du baril de brut ne fait que chuter sur les marchés internationaux…
A travers l’enquête de Marianne, vous découvrirez ainsi également les réseaux économiques, politiques et d’affaires que la France, de Sarkozy à Hollande, a mobilisé en Arabie Saoudite, espérant gagner le gros lot.
Sans succès.
Peut-être, parce que le royaume saoudien – premier client de notre industrie de Défense – a toujours été vue par la République française comme un coffre fort
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