Please help @unreliefchief @TheSyriaCmpgn Deirezzor is starving to death.#save_the_children_of_Deirezzor #Syria pic.twitter.com/PUATDry2W6— Sadeek Hasna (@SaddeekHaniHasn) 13 Janvier 2016
La douleur est gravée sur son visage émacié de bébé de 12 semaines quelques jours seulement avant qu’il ne meure de faim – un cas parmi les milliers d’enfants qui souffrent de la famine depuis l’attaque brutale de L’EI en Syrie.
17/02/2016 – MONDE (NOVOpress)
Le monde politico-médiatique occidental et les USA critiquent violemment l’offensive des troupes syriennes et de leurs alliés russes contre les villes stratégiques de Madaya et d’Alep depuis décembre 2015, alors qu’il n’y avait eu aucune réaction ou information sur le siège de Deir Ezzor par l’État Islamique qui dure depuis 11 mois.
De même notre nouveau ministre des affaires étrangères n’hésite pas à parler de crime de guerre concernant les frappes russes alors que les écoles et hôpitaux détruits par nos alliés – et clients – saoudiens sont systématiquement ignorés.
Mais maintenant que les soldats de Bachar al Assad regagnent du terrain les gouvernements Européens s’inquiètent pour leurs alliés d’Al Qaida piégés à Alep et demandent, comme le faisait encore la semaine dernière Laurent Fabius au nom de la France « la levée de tous les sièges qui affament les populations et à l’arrêt des bombardements».
La douleur est gravée sur son visage émacié de bébé de 12 semaines quelques jours seulement avant qu’il ne meure de faim – un cas parmi les milliers d’enfants qui souffrent de la famine depuis l’attaque brutale de L’EI en Syrie.
Voici la réalité de la vie à Deir Ezzor, une ville autrefois prospère au cœur de l’industrie pétrolière de la Syrie, mais où femmes et enfants meurent littéralement de faim, selon les témoignages obtenus par le journal MailOnline.
L’attention des médias est focalisée au sud-ouest vers Madaya, mais des réfugiés ont décrit à MailOnline la situation désespérée de milliers d’habitants pris au piège de Deir Ezzor.
Les rations de nourriture mensuelles se composent d’une poignée de spaghettis, de deux triangles de fromage fondu, avec 200g de margarine, 100g de sucre et 2 sachets d’oranges séchées.
Le prix des denrées alimentaires a explosé, car le ciel est le seul moyen d’approvisionnement de la ville assiégée avec des avions-cargo russes qui atterrissent sur l’aérodrome militaire encore ouvert.
« Beaucoup d’enfants sont morts de faim, » nous raconte Abul Qasim, qui s’est récemment échappé du siège.
Il continue: “l’hôpital est plein d’enfants souffrant de la faim.
Tous les enfants à Deir Ezzor souffrent de malnutrition.
Beaucoup ont la diarrhée, des vomissements et d’autres maladies dues à la faim.
Photo de Rafif, 18 mois prise juste avant le siège de la ville de Deir Ezzor par l’Etat Islamique
MailOnline a parlé aux réfugiés qui ont fui la ville et aux résidents qui sont toujours pris au piège à l’intérieur dans le but de vérifier la réalité de ces images de nourrissons appelés Akab, Rafif ou Othman.
Les voisins d’Akab nous disent que sa mère est en terrible dépression.
Au sujet de Rafif Fanoush, qui n’avait plus que la peau et les os, il est mort le mois dernier.
Dans les images diffusées sur Twitter, son visage décharné est presque méconnaissable et ne pesait plus que 5kg après avoir rendu son dernier souffle dans les bras de sa mère, à l’âge de seulement un an et demi.
Photo de Rafif, après quelques mois de siège. La petite fille n’aurait pas survécu aux privations imposées par Daesh.
Akab n’avait aucune chance de s’en sortir, il est né au plus mauvais moment : huit mois après que les musulmans de l’EI n’assiègent les quelques districts de Deir Ezzor encore sous contrôle du régime de Bashar Al Assad.
Sa mère, Kassar Manar al Daghim, elle-même épuisée par la faim, avait du mal à nourrir son bébé sans pouvoir lui donner assez de lait.
Incapables de payer aux commerçants les prix exigés pour les maigres réserves de lait pour bébé, Manar a apparemment nourri Akab avec un cocktail d’amidon et de thé, ce qui a malheureusement entraîné une anémie fatale chez le bébé.
Depuis la mort de son enfant, Manar a plusieurs fois déclaré à des visiteurs inquiets: « je ne veux pas vivre plus. Je veux seulement être avec mon fils. »
Sa voisine, Maria, précise au MailOnline : « Manar est très triste, déprimée. Elle n’a pas quitté sa maison depuis la mort d’Akab. Elle reste à l’intérieur avec son mari. Elle ne mange pas. Elle se blâme pour la mort de Akab. »
Les bébés nés dans cette ville ravagée par la famine ont un avenir bien sombre.
Leurs mères faméliques sont si faibles qu’elles n’ont pas de lait maternel, comme le confirme une volontaire du Croissant Rouge.
Les nourrissons sont nourris avec un substitut du sucre dilué dans de l’eau.
MailOnline a parlé aux survivants du siège qui ont fui en Turquie et a contacté les familles encore bloquées à l’intérieur de la ville assiégée via des réseaux sociaux.
Un résident à l’intérieur de la ville, Abdullah, 28 ans, ancien étudiant, a confirmé: « nous voulons mourir quand nous voyons nos enfants pleurer parce qu’ils sont tellement faim. C’est le pire moment de ma vie cet état de siège.
« La frustration détruit notre corps autant que la faim. »
Un autre survivant, Abul Qasim, qui a échappé au siège il y a quatre mois avec sa femme et ses trois enfants, a révélé comment la vie à l’intérieur de la ville assiégée est devenue une bataille quotidienne pour la survie.
« C’était horrible et bouleversant que je fusse incapable de satisfaire les besoins de mes enfants, de ma famille, » dit le commerçant de 35 ans.
« C’était la situation horrible. Les gens sont devenus tellement faibles par le manque de nourriture, qu’ils étaient tous malades. « Je me privais de nourriture pour m’assurer que mes enfants avaient quelque chose à manger, et ma femme aussi. »
Un autre survivant, Abu Zufian a révélé que la vie normale s’est complètement effondrée à l’intérieur de la ville assiégée comme personnes se démener pour trouver quelque chose à manger.
« Il n’y a plus aucune vie normale à l’intérieur du siège, » raconte Abu Zufian, 31ans, propriétaire d’un magasin d’électronique, qui a échappé il a deux mois.
« Il n’y a aucune routine quotidienne. Tout le monde reste à la maison. Vous ne verrez que des gens aux postes de contrôle de l’armée, ou à l’hôpital, qui est plein d’enfants malades à cause de la faim et les personnes âgées meurent parce qu’il n’y a plus aucun médicament.
Il n’y a plus de petit déjeuner ou le déjeuner.
Si les gens trouvent de la nourriture, ils la cuisent tout de suite, même s’il est minuit.
Ils réveillent leurs enfants pour leur donner quelque chose à manger.
Même si c’est juste de l’eau chaude avec un peu de sel et un peu de pain pour les garder en vie. »
Deir Ezzor
Abul Qasim ajoute: « la plupart des gens n’ont pas d’argent. Ils survivent en mangeant juste du pain. Les gens mangent même leurs ânes, des chiens, des chats, de l’herbe.
Un jour j’ai vu un homme de 50 ans marchant dans les rues en essayant de vendre son bébé pour obtenir de l’argent pour nourrir ses quatre autres enfants.
Il était un entrepreneur avant la guerre.
Il disait qu’il vendrait à bon prix, mais personne n’avait d’argent donc il n’a pas vendu le bébé.
Les femmes et les jeunes filles se vendent pour nourrir leurs familles.
« On échange du sexe pour un paquet de pain pitta, ou un sac de 1kg de riz. Un homme a échangé sa voiture pour 4kg de lait pour bébé. Les gens vendent tout ce qu’ils ont – leurs unités de climatisation, leurs télés – pour un peu de riz ou de sucre, ou toute sorte de nourriture. »
Construite autour d’une oasis sur les rives de l’Euphrate dans l’est de la Syrie, Deir Ezzor était autrefois une ville prospère et animée, au cœur de l’industrie pétrolière du pays. Maintenant ce n’est plus qu’une ruine.
Les aliments de base comme le pain, le riz, la viande, l’huile de cuisine et les légumes ont augmenté de plus de 100 fois leur prix d’avant la guerre, les rendant hors de portée pour de nombreux habitants.
Un paquet de pain pitta qui coûtait l’équivalent de 0,30 $ (0.25€) vaut maintenant 40 $ (35€), un paquet de 1kg de riz est passé de $0,55 (0.42€) à 80 $ (71€), 1l d’huile était à 1,10 $ (1€) et maintenant à 50 $ (43€) et tout à l’avenant.
Avant la guerre, les deux hommes à qui MailOnline a parlé menaient des vies prospères.
Mais leur vie a changé à jamais quand ils se sont retrouvés coincés dans les quartiers de Deir Ezzor tenus par les troupes gouvernementales malgré les violents combats contre les forces de l’EI.
Abul Qasim a expliqué: « avant l’insurrection, nous avions une bonne vie. Nous avions une maison, une voiture, tout ce dont nous avions besoin. J’amenais les enfants à l’école et ensuite j’allais dans ma boutique.
Le week-end je prenais mes enfants pour jouer dans le parc.
Le soir, nous visitions mes parents, mes frères et sœurs, la famille. J’ai eu une vie heureuse. Je n’aurais jamais imaginé que je ne quitterais jamais ma maison. »
Même histoire pour Abu Zufian qui lui ajoute :« nous avons dû quitter la ville. Nous avons payé plus de $ 25 000 (22 000€) pour faire sortir tout le monde. Seul mon frère est resté. Il a dit qu’il garderait notre propriété. Il a dit qu’il préférait mourir que tout abandonner. »
Mais il reste très critique envers le régime de Bachar al Assad et nous dit: « le régime contrôle les boulangeries. Les soldats prennent ce qu’ils veulent. Ils passent devant la file d’attente pour le pain. Deux fois, ils ont tiré sur la foule des gens qui attendaient du pain. Ils ont tué une femme d’environ 40 ans ».
« Il existe trois types de personnes qui peuvent obtenir de la nourriture. Les gens qui travaillent pour le régime et qui ont accès à des approvisionnements ; ceux qui avaient de l’argent avant le siège et les gens qui ont de la famille travaillant à l’étranger qui leur envoie de l’argent. »
« Les gens qui n’ont pas d’argent ne peuvent pas acheter de la nourriture pour leur famille. Et il n’y a pas de travail alors les hommes ne peuvent pas gagner d’argent. »
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