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mercredi 3 février 2016

Merci, les sanctions! La Russie redevient une superpuissance agricole

 
© Sputnik. Pavel Lisitsyn
 
 

blé
 
 
Le pays connaît une renaissance des secteurs agroalimentaires traditionnels.
 
Qu'est-ce que Alexandre Saïapine a à dire au journaliste occidental qui lui a rendu visite dans sa laiterie située à 150 milles (240 km) de Moscou? "Merci pour les sanctions!", rapporte Fred Weir du Christian Science Monitor.
 
Les sanctions dont parle cet homme (l'interdiction d'importer des aliments de l'UE) ont été imposées par la Russie en réponse aux mesures antirusses introduites par l'Occident il y a presque deux ans suite à la crise ukrainienne, rappelle le journaliste.
 Eh bien, la disparition des produits laitiers bon marché venus d'Europe lui a donné sa chance.
 Les consommateurs et investisseurs russes n'ignorent plus les fabricants russes, qui arrivent même à exporter.
 
La Russie est en proie à la récession et cette année, la situation se détériore encore, souligne le journal.
Mais l'agriculture relève rapidement la tête.
 Les autorités insistent sur le fait qu'il ne s'agit pas que des sanctions et de la chute du rouble (qui favorisent les produits russes et rendent les produits importés plus chers), mais de facteurs fondamentaux à long terme.

Suite au désordre lié à la décollectivisation des fermes soviétiques géantes qui a duré plus de dix ans, le secteur agricole est tombé en ruines et la Russie est devenue dépendante des importations de produits alimentaires.
 Le nouveau code foncier adopté en 2001 a permis aux Russes de créer des sociétés privées mais le secteur se développait lentement.
En 2012, le gouvernement a présenté un programme radical de subventions visant à aider les fermiers.
Il prévoyait des prêts bon marché, le contrôle des prix des engrais, le soutien aux fabricants russes d'engins agricoles et le financement des éléments clés de l'infrastructure agraire.

Pari gagné.
Ainsi, la Russie était encore récemment un grand importateur de poulet et de porc d'Amérique du Nord.
 Aujourd'hui, elle couvre ses besoins en volaille et devient un exportateur net de porc, pour la première fois de l'histoire.
L'année dernière, les exportations agricoles se sont chiffrées à 20 milliards de dollars, soit plus que les ventes d'armes.

La crise actuelle favorise probablement aussi la renaissance de la cuisine traditionnelle russe, note le journaliste.
 Les fabricants d'ingrédients traditionnels comme la betterave, le chou, le sarrasin, le tvorog (fromage frais de campagne de style russe) et le kefir (une sorte de yaourt fermenté) semblent avoir le vent en poupe.

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