Le 09/01/2016
À dix-huit mois de l’échéance suprême, François Hollande fait tout pour se mitterrandiser.
Il y a vingt ans, François Mitterrand s’en allait rejoindre ces « forces de l’esprit » qu’il aimait tant évoquer dans les derniers mois de sa vie.
Assez logiquement, François Hollande a été se recueillir sur sa tombe, à Jarnac, devant un cercle de fidèles mitterrandiens de plus en plus clairsemé.
Bref, à dix-huit mois de l’échéance suprême, François Hollande fait tout pour se mitterrandiser, allant jusqu’à se la jouer réincarnation tontonnesque, en attendant probablement qu’écharpe rouge et chapeau noir lui poussent durant la nuit.
Entre les deux hommes, le parallèle est pourtant ténu, hormis celui consistant à avoir été, pour le moment, les deux seuls présidents socialistes de la Cinquième République.
Quant au reste…
Ainsi, François Hollande est plus fils spirituel de Jacques Delors que de François Mitterrand, au contraire d’une Ségolène Royal qui, elle, entretint avec le Florentin des rapports, humains comme politiques, autrement plus serrés.
François Mitterrand, ce fut une fantastique stratégie de prise du pouvoir, patiente stratégie de longue haleine, théorisée depuis l’élection de 1965 à l’occasion de laquelle il mit le général de Gaulle en ballotage.
Puis le congrès d’Épinay en 1971, l’élection manquée de peu en 1974 et celle de 1981, gagnée de près.
Alors qu’en 2012, si François Hollande tombe sur la case Élysée, c’est tout simplement par défaut.
Deux fois par défaut, même : Dominique Strauss-Kahn est empêché pour les raisons qu’on sait et une majorité de Français ne veut plus de Nicolas Sarkozy.
Depuis, Hollande fait, ou tente de faire, du Mitterrand. Renonce à faire du socialisme pour rallier les forces du marché et de la finance.
Trouve en l’Europe un idéal de substitution tout en faisant illusion avec de pseudo-réformes sociétales, mais la pilule du mariage pour tous est moins aisée à faire avaler que la création des radios libres.
Il se veut roué, mais sans le génie manœuvrier de son auguste prédécesseur.
François Mitterrand, dans sa tumultueuse existence sentimentale, n’avait pas grimpé que la Roche de Solutré ?
Volontairement ou non, François Hollande rebondit de couettes illégitimes en alcôves plus ou moins discrètes.
Mais imagine-t-on le vieux queutard de la rue de Bièvre se faire poisser par les paparazzis de Closer, au guidon d’un scooter, un casque à la Daft Punk sur la tête ?
Non.
Pareillement, l’actuel tropisme commémoratif des plus compulsifs de l’homme à la cravate éternellement de traviole lui vient encore de l’homme du 10 mai 1981.
Mais Mitterrand, c’était le Panthéon, le bicentenaire de la Révolution française, à l’occasion duquel la cantatrice Jessye Norman entonnait, tous poumons déployés, « La Marseillaise ».
François Hollande, pour saluer les victimes des attentats de novembre dernier, dépêche Camélia Jordana, vedette de télé-réalité, qui couine du Jacques Brel.
Pourquoi pas un Patrick Sébastien faisant tourner les serviettes entre deux concours de pets avec de petits bonshommes en mousse ?
Et pour la prochaine journée de deuil national ?
Un hommage national aux unijambistes affublés d’un pied bot ?
Aux accidentés de la vie nés avec deux testicules gauches ?
Aux blondes au QI de 95 C ayant manqué leur permis de conduire pour la quarante-quatrième fois, parce qu’elles ne comprennent pas les questions posées lors de l’examen du code ?
François Mitterrand était un indéniable dinosaure de la vie politique française.
L’autre François aimerait bien aussi.
Mais entre Godzilla et Casimir, il y a encore de la marge.
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