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jeudi 14 janvier 2016

Mesures pour l’emploi : c’est sans espoir

                                                    
             
  Le 14/01/2016
         
 
On se rend compte que l’État ne va rien faire ou presque, sauf rendre le travail encore plus difficile et encore moins payé.
   
Souvenez-vous : le 31 décembre, François Hollande a annoncé des mesures pour l’emploi lors de ses vœux.
À l’écouter, il souhaitait créer « l’état d’urgence pour l’emploi » comme si, auparavant, il n’y avait pas eu urgence.
Aujourd’hui, quand on décortique – entre deux commémorations – ces mesures, on se rend compte que l’État ne va rien faire ou presque, sauf rendre le travail encore plus difficile et encore moins payé.
 En un mot, ce n’est pas cette année encore que les chômeurs retrouveront le chemin de l’emploi rémunérateur.
Qu’en est-il vraiment de ces « mesurettes » ?
La formation, tout d’abord : à grand renfort de trompettes médiatiques, on nous annonce 500.000 chômeurs en formation en 2016.
 Première constatation : cela fera 500.000 chômeurs de moins dans les statistiques et Hollande s’en glorifiera.
Les chercheurs d’emploi en formation passent effectivement dans la catégorie « stagiaires en formation » et ne sont plus comptabilisés dans les travailleurs sans emploi.
Seul bénéficiaire de cette annonce, l’État, qui tentera en 2016 de démontrer que le chômage baisse, aidé en cela par des médias complices…

Dans la réalité, ce plan va coûter au bas mot un milliard d’euros, sans avoir pratiquement aucun effet sur l’emploi.
Il faut savoir que ce « délayage » de formation portera sur 400 heures.
Impossible, donc, de faire une reconversion professionnelle efficace et solide avec moins de trois mois de formation. Juste une petite mise à niveau pour des chômeurs sans formation à la base.
À l’arrivée, ils pourront peut-être trouver des petits boulots mal payés et ne demandant pas de qualification.
Aucune ambition, donc, pour cette mesure de saupoudrage ne servant qu’à masquer les statistiques.

Seconde mesure : la diminution des charges sur les salariés touchant moins de 1,3 SMIC.
Comme on peut le constater, le vieux logiciel des énarques, qui a prouvé son inefficacité depuis Juppé en 1995, continue à faire des ravages.
 Le travail aidé n’est pas efficace, c’est une certitude vérifiée depuis plus de 20 ans.
 En revanche, il coûte très cher à la nation ; cela aussi tout le monde le sait. Le drame de ces mesures étant de limiter les aides aux salariés très peu payés, ce qui engendre un effet de seuil très négatif.
Les entreprises tentent en permanence de rester en dessous de ces seuils de salaire, bloquant du même coup toute augmentation, de peur de perdre les aides.
 Depuis le temps que tous ceux qui connaissent le monde du travail affirment que c’est le contraire qu’il faudrait faire : diminuer les charges sur les salaires dépassant les 1,5 SMIC – ce qui tirerait les salaires vers le haut – permettrait aux entreprises d’employer des personnes compétentes et formées (ce qui est impossible avec le système d’État).

Tant que l’on n’aura pas compris que, dans notre pays, plus de 60 % de la création de richesse sont captés par l’État sous forme de « charges » dites sociales.

Tant que l’on n’aura pas compris que c’est notre système d’assistanat tout azimut qui crée les problèmes économiques.

Nous n’aurons aucune chance d’avancer, la caste politique en place, formée dans le même moule, est incapable de remettre cela en question.

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