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mardi 15 décembre 2015

Le premier policier entré au Bataclan a appelé sa compagne «pour lui dire adieu»


| MAJ :


                                                                      
 
Pris sous les feux des terroristes lors de l'attentat du 13 novembre au Bataclan, le commissaire et son coéquipier ont pris quelques secondes pour appeler leurs femmes, convaincus qu'ils n'en réchapperaient pas. LP/ Matthieu de Martignac
 

Un mois après les attentats de Paris du 13 novembre, ce commissaire de garde ce soir-là revient sur son état émotionnel au moment d'être confronté aux kamikazes.
 «Un moment d'effroi indescriptible», raconte ce chef de service au sein de la brigade anti-criminalité sur France Info ce mardi.

Après avoir abattu un terroriste, il est pris pour cible avec son coéquipier par les autres hommes présents dans la salle de spectacle.
«J'avais la certitude qu'on ne reculerait pas.
 (...) J'étais persuadé de mourir ce soir-là», raconte l'officier qui était seulement équipé d'une arme de service et d'un gilet pare-balles au moment d'intervenir.





«Beaucoup de mal à digérer le fait d'avoir engagé la vie de mes hommes»

Les deux policiers réussissent à se mettre à l'abri et ont le même réflexe : «J'ai laissé un message à ma compagne pour lui dire adieu.

Ça a duré une dizaine de secondes, juste pour lui dire ce que j'avais à lui dire et lui dire qu'elle ne me reverrait sûrement plus jamais.».
 La BRI (brigade de recherche et d'intervention) prend ensuite le relais et neutralise les terroristes.

Un mois après, le commissaire n'est pas allé voir les psychologues et a repris le travail assez vite, rapporte la radio.
 En revanche, il a beaucoup parlé avec ses hommes, à qui il a écrit une longue lettre, et avec ses proches.
 Après coup, il confie avoir eu du mal «à digérer le fait d'avoir engagé la vie de (ses) hommes».
 A titre personnel, il «voit la vie autrement (...), mais comme tous les gens qui s'en sont sorti ce jour-là».

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