« police / justice : la rupture »
La place Vendôme était remplie de quelques milliers de policiers et gendarmes venus manifester leur légitime colère et dire leur saturation de voir une justice bafouant en permanence leur travail et leur professionnalisme, leur engagement à protéger et à servir la population et rien que la population, leur ras-le-bol de devoir obéir à des ordres antinomiques avec leur devoir de base, leur colère enfin après de trop nombreux morts dans leurs rangs, des morts qui n’auraient jamais dû l’être si la Ministre de la Justice faisait correctement son travail, si elle cessait une fois pour toute cette liquoreuse bienveillance avec les racailles, cause de tant de drames, au lieu de persécuter les dessinateurs et les lanceurs d’alerte.
Le 5 octobre à l’Ile-St-Denis un braqueur multirécidiviste, fiché S après avoir commis une trentaine de méfaits graves, et accessoirement islamiste converti à ses heures, s’est évadé durant une permission de sortie accordée en mai.
Accompagné d’un complice « très connu » des services de police, le malfrat adoubé par les juges a blessé grièvement un policier de la BAC, Yann, 36 ans, en visant sa tête à bout portant.
A l’heure actuelle, celui-ci se trouve toujours entre la vie et la mort.
La veille à Toulouse un policier était blessé lors d’une interpellation de voleurs après avoir été traîné au sol par la voiture des fuyards, dont un mineur de 17 ans.
Et à Arles c’est un guet-apens qui a été monté par une cinquantaine de personnes, rien de moins, contre deux policiers qui ont dû se défendre à mains nues…
A mains nues !!
Le 25 août dernier, un gendarme a été tué lors d’une fusillade par des Roms à Roye, dans la Somme. Sans oublier tous les autres, Franck Brinsolaro, Ahmed Merabet, Clarissa Jean-Philippe, Benoît Vautrin…
Dans un état de droit, ce n’est pas avec des guimauves et des sourires que l’on traite les délinquants, les violeurs et autres assassins, mais avec de la punition, de la répression, de la prison ferme.
Au lieu de cela, Taubira, « qui n’écoute pas », ne trouve rien de plus délirant que de proposer des escortes aux prisonniers pour leur permettre de sortir de prison, là où un esprit normalement constitué aurait avant tout à cœur de préserver la nécessaire sécurité des citoyens en exigeant qu’ils restent enfermés.
Une décision que le syndicat UNSA a jugé avec raison totalement « à côté de la plaque ».
Mais à l’heure où l’on offre le gîte et le couvert à des centaines de milliers de déserteurs qu’en d’autres temps il était d’usage de fusiller pour lâcheté, faut-il s’étonner de ces incuries et autres aberrations gouvernementales ?
« Oui au tout carcéral ! Stop aux peines non exécutées ou aménagées ! » étaient quelques-uns des mots d’ordre de cette mobilisation exceptionnelle, dont la précédente remonte à l’année 1983.
Des policiers à côté de moi ont crié « Taubira démission ! », tandis qu’à la tribune Hollande était interpelé « Monsieur le Président, donnez-nous les moyens de redevenir fiers d’être policiers ! ».
De même, le syndicat des Cadres de la Sécurité Intérieure a demandé que des décisions législatives restaurent « l’autorité des forces de l’ordre, représentantes de l’État » et que des mesures concrètes soient prises « pour faire cesser les dysfonctionnements de la Justice ».
Cazeneuve a évoqué « un » dysfonctionnement, quand en réalité ceux-ci sont quasiment quotidiens, comme l’a rappelé l’association Gendarmes et Citoyens qui constate que les aménagements d’exécutions de peines « ont provoqué près d’une évasion par jour, en moyenne, depuis le début de l’année », qualifiant au passage les auteurs de délits de « criminels sans morale, des sauvages sanguinaires ».
A la question d’une césure entre police et justice, Christiane Taubira a répondu que cela n’était « pas concevable dans une démocratie ».
Mais sommes-nous encore en démocratie ? Toute la question est là…
Si le symbole d’une manifestation nationale était fort, il y a assez peu de chance que l’exaspération de nos troupes policières aient été entendues.
Tout au plus le gouvernement aura attendu que l’orage s’arrête avant de repasser aux affaires courantes et aux ajournements des peines de prison.
Quant à la satisfaction d’être allés gronder avec retenue sous les fenêtres de l’indécente Guyanaise, elle n’aura elle aussi été que symbolique, la matrone s’étant opportunément carapatée ailleurs.
Caroline Alamachère
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