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jeudi 22 octobre 2015

Chronique d’une journée ordinaire

                                                    
 
Le 22/10/2015
 
Montargis. Melun. Moirans. Calais. Lille. Air France. La Courneuve.
   
Montargis. Une bande de jeunes venus de Nemours règle ses comptes avec une bande de jeunes de Montargis à l’intérieur et autour de la gare.
On attend d’un jour à l’autre à Nemours la visite des jeunes de Montargis.

Melun. Un chauffeur d’autobus a la mauvaise idée de s’en prendre aux occupants d’une voiture qui gênait la circulation.
Une bande de jeunes désœuvrés caillassent l’autobus et tabassent le conducteur.
À la suite de quoi 30.000 banlieusards sont privés de transports en commun pendant vingt-quatre heures.

Moirans (Isère). Un jeune homme du voyage, retour d’un cambriolage en compagnie de trois camarades cagoulés, trouve la mort au volant de la voiture volée qu’il conduisait sans respecter le Code de la route.
Forts de la jurisprudence suivie deux mois plus tôt à Roye, une centaine de gens du voyage exigent que le frère du mort, condamné à cinq ans pour quelques peccadilles du même genre, bénéficie d’une permission de sortie pour assister aux obsèques de son cadet. Faute d’obtenir satisfaction, ils saccagent le village de Moirans et terrorisent ses habitants.

Calais. Huit cents artistes et intellectuels, n’écoutant que leur générosité qui ne leur coûte rien, pétitionnent dans Libération pour que soient traités décemment les « réfugiés » de la « jungle » de Calais.
 Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, visite pour la septième fois ladite « jungle », ce qui lui permet de constater que le nombre de ses occupants est passé de 3.000 à 6.000 depuis son dernier déplacement.
On apprend, à cette occasion, que la République loue à prix d’or un avion privé pour transporter de temps à autre cinq ou six habitants de la « jungle » à l’autre bout de la France, où ils passent quelques jours dans un centre de rétention avant d’en être libérés et de revenir… à Calais.
Qui dit « jungle » dit absence de loi (autre que celle de la jungle) et, de fait, un rapport de la Cour des comptes établit que 96 % des décisions portant obligation de quitter le territoire français ne sont suivies de nul effet.
France mère des arts, des armes et des lois…

Lille. Les CRS chargent les avocats en grève contre la dernière et étrange initiative de Mme Taubira qui entend faire payer par le barreau l’aide judiciaire, jusque-là assurée par l’État.
 Cette aide, qui garantit aux indigents le secours d’un défenseur, est aussi la principale ressource de ceux qui débutent dans une profession en pleine paupérisation.
 Prendre dans la poche des gens pour leur verser une rémunération est un plaisant tour de bonneteau, autrement dit une manière d’escroquerie.

Huit jours après la révélation du plan « social » d’Air France – 2.900 licenciements -, Areva annonce 2.700 suppressions de postes.

La Société générale dément assez mollement pour la confirmer son intention de réduire de 2.000 personnes ses effectifs.

La Courneuve. François Hollande inaugure une grandiose usine à gaz, France Entrepreneurs, qui ne fait guère double emploi qu’avec le Commissariat général à l’égalité des territoires, et l’Agence pour la création d’entreprise, entre autres éléphants blancs.
Venu tester sa popularité dans cette banlieue qui avait voté pour lui à 76 % en 2012, le chef de l’État est accueilli par des huées.
Plutôt que de repartir sous les sifflets, il choisit de s’éclipser par la sortie de secours.

C’était une journée ordinaire, en France, en 2015.

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