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dimanche 4 octobre 2015

Car tel est notre bon plaisir !

 
Hollande Moi Président   
 
3 octobre 2015 
 
Moi Président, contrairement à tous les usages, j’ai décidé de ne pas honorer un marché signé par la France.

Moi Président je consulte la représentation nationale après coup…
Moi Président je décide de revendre ces foutus bateaux à l’Égypte sans perdre un sou – ne riez pas -.
Même si l’Égypte, comme chacun sait, est un pays ruiné.
Alors qui paiera ces Mistral ?
Il y a quelques temps, Moi Président, j’avais décidé d’attaquer la Syrie, sans consulter la représentation nationale non plus.
Mais, Moi Président, je me suis retrouvé alors planté en plein milieu du gué, j’avais l’air fin ; Obama ne m’avait pas suivi car il s’était rangé, lui, à l’avis de sa représentation nationale. Sénat et Chambre des Représentants confondus.
Moi Président, je viens déclarer à la tribune de l’ONU que le règlement de la crise syrienne doit se faire sans Bachar al Assad.
Un comble, quoi que l’on puisse penser du chef de l’état syrien.
Et, Moi Président, je ne me rends pas compte que dans le même temps Obama, Poutine et Merkel, qui se détestent mutuellement, ont enfin décidé de trouver une issue à cette terrible crise syrienne.
Moi Président, au lieu de me joindre à eux, je continue à faire des moulinets belliqueux et dans la foulée de mon discours à New York.
Contrairement à ce que j’ai toujours prôné, je fais intervenir l’Armée de l’Air Française en Syrie et Moi Président je vais sans doute rapidement me retrouver de nouveau bien embêté encore au beau milieu du gué.

Moi, autre Président, après l’avoir reçu comme un caïd à Paris, j’avais décidé que Kadhafi était devenu tout à coup infréquentable et sans aucun avis de la représentation nationale non plus, j’étais militairement intervenu pour faire tomber son régime dictatorial.
 On a vu le résultat.
L’Occident mesure tous les jours et mesurera encore longtemps la portée d’une telle intervention.
 Sans parler de ce que peut représenter en légèreté coupable cette ingérence dans les affaires d’un pays souverain, qu’on le veuille ou non.
 
Décidément les oripeaux d’une monarchie républicaine à la française, taillée sur mesure pour un homme d’une autre stature, sont bien difficiles à porter désormais.

« Car tel est notre bon plaisir » déclarait Louis XIV.
Moi je, Moi j’ai décidé, Moi j’exige, on se croirait encore au XVIIe siècle, ma parole !
 La gloire en moins !
Nous sommes au XXIe siècle et par ces temps si troublés, constater qu’un pays comme le nôtre puisse continuer de confier quasi totalement son destin à l’appréciation et aux décisions d’un seul homme, aussi brillant soit-il, donne le frisson.
 
Alors ?

La réforme constitutionnelle, la démocratie parlementaire, le contrôle de l’action du Président de la République, la VIe République, c’est pour bientôt ?

Espérons.
 
Pr Calguès

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