Des membres de l’association CIMG-GMES, qui souhaite édifier une mosquée de 5000 m² dans le quartier de la Meinau, à Strasbourg.Photo L
Les locaux industriels utilisés par la communauté turque à la Plaine des Bouchers vont laisser place à une mosquée avec deux minarets de 36 m. Des recours ont été déposés par des associations, dont l’une proche d’Alsace d’Abord.
À moins de deux kilomètres de la Grande mosquée de Strasbourg, une nouvelle mosquée, l’une des plus grandes du Grand Est, devrait voir le jour à la Meinau.
Avec deux minarets culminant à 44 m et une coupole à 26 m, le projet architectural de 5 000 m² porté par l’association CIMG-GMES a pourtant dû être revu une première fois : le permis accordé n’était pas réglementaire par rapport au plan d’occupation des sols.
Il a fait l’objet d’un recours au tribunal administratif par des habitants de la Meinau et surtout l’association Forum d’Alsace l’année dernière.
Depuis, un permis rectificatif a été délivré le 9 juin dernier, qui inclut des minarets moins hauts, à 36 m.
Mais un nouveau recours va être déposé dans la foulée au tribunal administratif.
Pour Jacques Cordonnier, qui préside Forum d’Alsace et qui est aussi le chef de file du parti Alsace d’Abord, les minarets posent un problème.
« Les minarets ne concernent pas uniquement les riverains, ils seront visibles depuis l’autoroute par exemple.
Et ce permis ne respecte toujours pas les règles d’urbanisme qui doivent s’appliquer à tous, sans privilège ou exception pour qui que ce soit » , explique-t-il, tout en portant un jugement politique : « Le maire de Strasbourg commet une faute en autorisant la construction de minarets, ce qu’aucun maire d’Alsace n’avait autorisé jusqu’à présent. »
Entre 10 et 15 millions d’euros
« Nous sommes dans un pays démocratique, chacun est libre de faire ce qu’il veut, toutes les exigences ont été respectées » , réagit prudemment Aydemir Sabahaddin, le président de l’association CIMG-GMES, devant ces nouvelles péripéties administratives.Il précise : « Kehl qui est beaucoup plus petite, presque un faubourg de Strasbourg, a une mosquée avec deux minarets, pourquoi Strasbourg, qui est une Eurométropole, n’en a pas ?
Si elle devait en avoir une, qu’elle ressemble vraiment à une mosquée. »
Avec 900 m² dont 600 m² en rez-de-chaussée et 300 m2 en mezzanine elle sera riche en architecture, avec des colombages d’après l’association.
Ses plans ont été conçus par Muharrem Hilmi Senalp, qui a signé la remarquable mosquée de Tokyo.
Le cabinet belge Define Space avec l’architecte Muhammet Ali Unal s’assurent de son suivi.
Dans le paysage industriel de la Plaine des Bouchers, l’actuelle mosquée Eyyub Sultan est un point de repère pour la communauté turque.
Une école confessionnelle en développement et les locaux de partis politiques turcs comme l’AKP et Saadet Partisi jouxtent les anciens entrepôts acquis en 2006.
Le lieu de culte attire aujourd’hui près de 2000 fidèles les vendredis.
Situé en zone inondable, ses fondations doivent être relevées. Pour lancer la nouvelle mosquée, un lieu de prière temporaire serait construit.
Mais pour l’instant, tout reste au point mort. « Nous n’avons pas même encore fait de réunion publique pour présenter le projet », se désole Ertugul Güler, le secrétaire de l’association Forum d’Alsace.
Son coût est estimé entre 10 et 15 millions d’euros « financés par les fidèles d’Alsace » , précise Eyüp Sahin, représentant régional du Millî Görüs et président du CRCM Alsace (Conseil régional du culte musulman).
Accompagnement de la Ville
La Ville de Strasbourg a longuement discuté avec l’association Millî Görus pour ce projet. « C’est l’une des associations les plus anciennes de Strasbourg à avoir ouvert une mosquée, il y a près de 40 ans près des Bains municipaux , rappelle Olivier Bitz, adjoint chargé des cultes.Le projet, privé, est conforme au code de l’urbanisme, qui indique qu’il y a une exception accordée sur les hauteurs des bâtiments qui sont des lieux de culte. »
Et de résumer : « Il s’agit simplement de construire un lieu digne pour les fidèles musulmans. »
Reste à voir quelle tournure prendront les recours au tribunal administratif de l’association Forum d’Alsace, qui envisage d’aller jusqu’au Conseil d’État.
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