Le 30/07/2015
En ce début de semaine, les Bourses de Shanghai et de Hong Kong ont encore dévissé, et beaucoup craignent la contagion.
« Laissez donc la Chine dormir, car lorsque la Chine s’éveillera le monde entier tremblera. »
On prête à Napoléon cette prédiction apocalyptique qui, depuis 1816, a traversé les générations. Alain Peyrefitte en reprit l’idée comme titre d’un livre, paru en 1973, et vite devenu un best-seller : Quand la Chine s’éveillera… le monde tremblera ».
La Chine s’est éveillée et le monde a commencé par ricaner.
On lui a fourgué tout ce qui nous pesait à produire : ennemis du socialisme, certes, mais pas au point de renoncer aux bénéfices de l’exploitation des masses laborieuses par le grand capital.
Quant à nos chères élites maoïstes, malgré leurs dévotions au Petit Livre rouge, elles pensaient n’avoir rien à craindre de ces bouseux communistes.
On connaît la suite.
Aujourd’hui, la Chine tient le monde, et si elle tousse on se retrouve au tapis, y compris l’Oncle Sam.
C’est ce que redoute le monde de l’économie depuis le début de l’été.
Alors, on fait de l’esbroufe avec la météorite grecque histoire de ne pas parler du gigantesque croiseur qui nous arrive dessus.
Incités à boursicoter par leur gouvernement inquiet d’une croissance en train de s’essouffler (7 % tout de même !), des millions de Chinois (±20) ont joué au casino de la finance.
Tout le monde s’y est mis, des chauffeurs de taxi aux étudiants en passant par les marchands ambulants.
La Bourse de Shanghai a flambé, la valeur boursière faisant plus que doubler entre janvier et juin dernier.
Et puis les cours ont basculé.
Depuis la mi-juin, ils sont en chute libre.
Au 5 juillet, 3.000 milliards de dollars étaient partis en fumée.
Grosse inquiétude du pouvoir : « Les investisseurs qui ont acheté des actions à crédit, avec à la clé une possible cascade de faillite déclenchée par la chute des cours », écrivait alors La Tribune.
C’est en effet cette pratique dite du « leverage », qui a « entraîné la réaction en chaîne fatale aux États-Unis en 2008″ ».
En ce début de semaine, les Bourses de Shanghai et de Hong Kong ont encore dévissé, et beaucoup craignent la contagion.
Dans le « décryptage éco » de France info, on nous disait ce mardi matin que « certains observateurs vont jusqu’à dire que ce que connaît l’Europe en ce moment [avec la Grèce, NDLR] n’est rien, absolument rien à côté de ce qui se prépare dans l’empire du Milieu ».
Le « mal » est profond : « Le pays est confronté à la dégradation de la compétitivité de ses coûts de production. C’est le gros problème. Passée de nation émergente à nation émergée, la Chine connaît les mêmes problèmes que les Occidentaux : le développement de son économie, son urbanisation renchérissent les coûts sociaux, poussent les salaires vers le haut. Les coûts salariaux en Chine augmentent plus vite que les prix depuis 2012. Conséquence directe : la rentabilité du capital recule, ce qui freine l’investissement des entreprises. »
Autrement dit, les Chinois gagnent aujourd’hui trop…
Salauds de pauvres qui ne veulent pas rester à leur place !
Alors, « pour maintenir l’économie à flot, le gouvernement chinois a lâché beaucoup d’argent en soutenant, entre autres, le secteur du bâtiment, il a fait tourner la planche à billets et, aujourd’hui, la bulle explose ».
Aujourd’hui, demain ou après-demain au plus tard, tout cela va se casser la gueule.
Ce n’est pas une hypothèse.
Juste une question de temps.
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