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mardi 2 juin 2015

Le chômage n’en finit plus de battre des records

                                                    


Le 02/06/2015

Les chiffres d’avril qui viennent de tomber sont calamiteux. 


François Rebsamen avait préparé le terrain la semaine dernière : le chômage ne devrait pas baisser avant fin 2015.
 Effectivement, les chiffres d’avril qui viennent de tomber sont calamiteux, marquant une nouvelle envolée de 0,7 %, soit 26.200 inscrits supplémentaires, pour un total de 3.536.000 chômeurs de catégorie A.
Les plus touchés sont les seniors (+0,9 %) mais aussi les moins de 25 ans (+0,8 %), pointant l’échec sur toute la ligne des emplois aidés chers à la politique du gouvernement socialiste.
 Mais pas d’inquiétude, la reprise est là, serine Michel Sapin, qui voudrait nous convaincre que la croissance française est bien partie pour franchir la barre du 1,5 % (indispensable à la relance de l’emploi), sous prétexte qu’elle a atteint 0,6 % au premier trimestre.
Il se garde bien de préciser que ce frétillement, dû notamment à une hausse de la consommation des ménages de 0,8 %, s’explique en grande partie, selon l’INSEE, par… une augmentation des dépenses en chauffage, les températures ayant été plus basses en ce début d’année.

 Parallèlement, les importations ont décollé de 2,3 % contre seulement 0,9 % pour les exportations, censées pourtant être dopées par la chute de l’euro.
 En vérité, rien ne semble propice à une résorption du chômage.
 Le redémarrage européen est un mirage : croissance manufacturière plus faible que prévu, ralentissement de l’Allemagne, Grèce au bord du gouffre…
 D’après le baromètre Viavoice pour HEC/Le Figaro/France Inter, 75 % des cadres estiment que la reprise n’est pas là, et 63 % craignent une hausse du chômage ces prochains mois.
 Pas terrible, comme pronostics.


La France bat un autre triste record : celui du nombre d’emplois précaires. 86 % des embauches se font désormais en CDD.
C’est un fait, le CICE et le pacte de responsabilité – qui devait créer 500.000 emplois via 40 milliards d’allégements fiscaux -, ont juste limité les licenciements.
 40.000 postes devraient être ainsi sauvés au premier semestre.
Cette semaine, Manuel Valls doit rencontrer les partenaires sociaux pour réfléchir à de nouvelles mesures favorables à l’embauche, qui pourraient être intégrées aux lois Macron et Rebsamen.
Il a d’ores et déjà annoncé son refus d’assouplir le CDI.
Pour le courage politique, on repassera.
La précarisation va donc devenir la norme, obligeant les actifs à alterner travail temporaire et périodes de chômage (désormais fliquées) et leur ôtant toute perspective d’avenir.
D’autant que le CDD pourrait être, lui, repensé : possibilité d’être renouvelé plusieurs fois, allongement de la durée à 24 mois.


 Le plafonnement des dommages et intérêts en cas de litige aux prud’hommes serait aussi à l’étude.


Pour François Asselin, président de la CGPME, « il y a urgence à réagir en prenant des mesures fortes adaptées aux TPE-PME, seules créatrices d’emplois nets ces dix dernières années. Or, les lois sont calibrées en fonction des grandes entreprises […]. Trop de contraintes administratives et normatives découragent les petits patrons, qui n’ont ni service juridique ou ressources humaines. »


 Les dispositifs sinueux et poussifs, empilés, imbriqués, improvisés, réaménagés avec lenteur au fil du quinquennat Hollande, ne suffiront pas à inverser la courbe.


 Alléger la fiscalité des entreprises comme des ménages et tailler dans les dépenses publiques inutiles sont des conditions sine qua non pour revitaliser l’économie hexagonale.


 Encore faut-il le vouloir…

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