Cécile Beaulieu et Stéphane Sellami | 23 Mai 2015, 07h23 | MAJ : 23 Mai 2015, 07h28
Delphine et Boussad s'étaient unis en décembre dernier. Mais la jeune femme avait porté plainte pour violences. Elle a été retrouvée égorgée, hier, dans leur studio à Paris et lui grièvement blessé.
La rue de BUA est une petite artère calme du quartier Saint-Fargeau, dans le XXe arrondissement de Paris. Peu avant 11 heures, hier matin, les policiers ont découvert un carnage derrière la porte d'un studio, situé au premier étage d'un immeuble.
La vision insoutenable d'un jeune couple lardé de coups portés avec une ou plusieurs armes tranchantes, baignant dans leur sang.
La jeune femme, âgée de 31 ans, égorgée, étendue au sol, présentant également une importante blessure à l'arrière du crâne, décède à l'arrivée des secours.
Delphine B. aurait été enceinte de trois mois.
A quelques centimètres du corps, son mari, un Algérien de 37 ans, gît sur le lit. Boussad L. porte lui aussi les stigmates de terribles blessures : de profondes entailles au cou et des plaies béantes à l'abdomen.
Détail atroce : à côté de lui, branchée à la prise électrique, une disqueuse, outil de bricolage utilisé pour tronçonner bois et métaux, tourne encore.
Est-elle à l'origine des blessures du jeune homme ?
De celle de sa femme ?
Les enquêteurs du 2e district de police judiciaire (DPJ), saisis de l'affaire, l'envisagent.
Mais d'autres armes, des couteaux et une scie, ont également été retrouvées dans l'appartement du couple.
VIDEO. Couple égorgé à Paris : «Une scène de crime atroce»
Une mesure d'éloignement du domicile imposée au mari
Très grièvement blessé, l'homme a été transporté, entre la vie et la mort, à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (XIIIe).
En raison de son état jugé critique, les pompiers, équipés de harnais et de baudriers, ont été contraints d'évacuer le corps par la porte-fenêtre de l'appartement.
Le studio d'une trentaine de mètres carrés, était maculé de sang à l'arrivée des secours.
Selon nos informations, à plusieurs reprises, Delphine B. s'était adressée à la police pour dénoncer les violences que lui aurait fait subir son compagnon.
Notamment la veille de leur mariage au mois de décembre 2014.
Mais également au cours de l'hiver dernier.
A la suite de ces dernières violences, le mari s'était vu imposer par la justice un éloignement du domicile conjugal pendant plusieurs mois.
Une mesure qu'il semble avoir respecté.
C'est un proche, connaissant les tensions qui émaillaient la vie du couple, qui s'est inquiété de ne pas avoir de nouvelles et a demandé au gardien de rendre visite au couple.
Les volets clos et la porte fermée de l'intérieur l'ont conduit à prévenir immédiatement les secours.
L'hypothèse d'un drame passionnel au cours duquel la jeune femme, agressée par son compagnon, se serait notamment défendue avec la disqueuse retrouvée sur le sol, avant de succomber, est envisagée. Les investigations se poursuivent.
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