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lundi 25 mai 2015

Kadhafi et les bisounours. Qui avait raison ?

© Sputnik
Natalia Bourkova

Mouammar Kadhafi

Peu avant son assassinat le 20 octobre 2011, le chef de la grande Jamaria avait mis en garde l’Occident : une grande guerre menée par Al Qaïda se prépare et elle sera exportée de la Libye s’il arrive que le « régime » vienne à tomber.

Il avait alors défini la Méditerranée comme « la mer du chaos » en insistant sur le danger éminent et redoutable qu'encourait l'UE en multipliant ses ingérences.

En effet, l'opération Serval, tant vantée au début du quinquennat de Hollande, n'avait en fait conduit qu'à la dispersion d'AQMI à travers la bande sahélo-saharienne.
 Cette bande s'étend du sud de la Libye à la Mauritanie, c'est-à-dire sur une superficie telle que les mouvements des terroristes sont quasiment incontrôlables.
De grandes villes portuaires libyennes comme Benghazi et Tripoli sont partiellement (voire quasi-entièrement pour Benghazi) tombées entre les mains de l'EI qui ne dissimule même plus ses intentions qui sont d'infiltrer quelques 50.000-70.000 combattants dans les pays membres de Shengen.

 Pour ce faire, il suffit de les expédier avec ces fameux clandestins qui commencent à donner bien des frilosités aux dirigeants européens.
Atlantico évoque un flux sans pareil de sans-papiers et semble mettre en doute le bien-fondé de leur répartition égalitaire entre les Etats concernés.
Des inquiétudes similaires se lisent entre les lignes du Figaro.
 Manuel Valls a quant à lui rejeté l'idée d'introduire des quotas arguant le fait que le droit d'asile et un Droit dans le sens absolu du terme et que, en conséquence, ce droit ne pouvait être soumis à un chiffrage précis exprimé en l'occurence à travers « une répartition équitable des réfugiés ».


Le problème, c'est que plus le nombre de demandeurs d'asile est important, moins l'identité des candidats à l'asile est vérifiable.
 Combien y-a-t-il de passeurs vendus ou solidaires de la cause salafiste qui envoient en toute connaissance de cause des Merah dans leurs futur pays d'accueil… ou plutôt de conquête?
Discours d'extrême-droite comme on aime le prétendre une fois à court d'arguments?
Et je n'ai même pas énuméré des facteurs aussi incontournables que l'austérité et le chômage qui minent à la vitesse grand V les foyers européens, des facteurs qui se rapportent à l'impossibilité économique avérée de nourrir et de loger quelques dizaines, voire de centaines de milliers de chômeurs étrangers supplémentaires par an.
Viendrait-il à l'esprit de M. Valls d'accueillir chez lui tous les SDF de Paris s'il ne percevait que le SMIC?
Laissez-moi en douter (bien que, sur le coup, ladite initiative n'engagerait que lui!).
Un mode de raisonnement plus implacable consisterait à dire que l'Europe paye le lourd tribut de ses ingérences à la sauce « humanitaire ».
Mais en ce cas, il faudrait admettre que cette responsabilité est automatiquement partagée par les peuples ce qui pourrait, dans l'absolu, poser un problème moral.
Quoi qu'il en soit, on ne saurait soupçonner Abdul Basit Haroun, un conseiller du gouvernement libyen interrogé par la BBC, d'entretenir des convictions extrémistes.
Ce dernier dénonce l'activité de trafiquants de migrants qui organisent le transfert de l'EI en Europe en insistant sur le fait que les gardes-frontières ne pourront jamais distinguer un réfugié d'un terroriste.
Assurément.
Comment le feraient-ils sauf signalements particuliers?


Curieusement, même sous le poids d'une menace que seul un simple d'esprit pourrait négliger, la France, l'Italie et l'Allemagne persistent à vouloir être plus catholiques que le Pape.
On relèvera que le Royaume-Uni, ce pays qui s'évertue à être en Europe sans y être vraiment (vieux projet américain d'une instance de contrôle intra-extra-unioniste), s'oppose fermement à l'accueil de nouveaux réfugiés.
Il n'est pas exclu que ce rejet, tout à fait sensé, conditionne davantage encore le référendum sur la sortie de l'UE, supposément, en 2016.
 Si le British exit est plutôt envisageable vu la position privilégiée de la « Perfide Albion », il faut aussi remarquer que le bon sens ou l'instinct de survie sont partagés par des pays de l'UE bien plus dépendants sur un plan économique — la Hongrie, par exemple.


Mais après tout, la France socialiste semble avoir choisi sa voie.
 Tout comme la Suède.
Manifestement, il n'existe aucun remède efficace contre le sommeil de la raison!
Manuel Valls parle d'ouvrir des structures de réinsertion où les coupeurs de tête aux casiers vierges pourront parfaire leur virginité à peine froissée à l'aide d'un accompagnement psychologique tenant compte de la complexite de chaque cas traité.
La Suède opte pour la stratégie d'effort inclusif sur mesure, une mesure elle aussi… sans-frontières: les ex-djihadistes les plus repentants auront droit à un logement social et une politique de réinsertion sera méthodiquement menée pour éviter la stigmatisation de ces individus.

Comme quoi, la bisounoursologie tourne joliment les têtes!

Jusqu'à nouvel ordre.

Kadhafi pesait bien ses mots.

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