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mercredi 27 mai 2015

Favorable à la réforme Belkacem, le patron de la FCPE s’est fait dégager !

                                                    


Le 27/05/2015

On dirait qu’est fini le temps - sauf à l’UMP peut-être ? - où le culte du chef est censé gommer tout esprit critique.
 
Longtemps appelée Fédération Cornec en raison de l’extraordinaire longévité de son quatrième président (1956-1980 !), un militant de la première heure du Comité national d’action laïque, la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves) a toujours eu la réputation d’être très à gauche.
 Même si elle s’en défend aujourd’hui, lui a longtemps collé à la peau une étiquette de « rouges bouffeurs de curés », puis d’officine du Parti socialiste.
 Mais les temps changent…
On a en effet appris avec étonnement ce week-end que Paul Raoult, le dernier président en date, n’était pas reconduit à la tête de la Fédération.
Dimanche, lors du 69e congrès qui se tenait à Reims, le rapport d’activité a été rejeté et le président « non renouvelé dans ses fonctions d’administrateur ».
 Dégagé, pour parler clairement, ce qui est une grande première depuis la fondation de la FCPE en 1947.
  La rumeur, qui n’est pas toujours dénuée de fondement, dit que M. Raoult s’est fait sortir en raison de son soutien inconditionnel à la réforme Belkacem.
 Il est vrai qu’il n’a pas ménagé ses efforts pour expliquer dans les médias tout le bien qu’il en pensait, mais il semble que dans cette démarche, et quoi qu’il ait prétendu, il était assez peu représentatif de ses camarades.
 Qui ne le lui ont pas pardonné.
Certes, ils avaient d’autres différends, mais celui-là, deux jours après que le gouvernement eut publié le décret le plus rapide de la Ve République, lui a coûté sa place.
 D’aucuns avancent, d’ailleurs, que ceci explique sans doute cela.
 Le SNES, par exemple, principal syndicat d’enseignants du second degré, qui s’est empressé de déclarer : « On comprend mieux pourquoi il fallait publier le décret sur la réforme du collège 2016 aussi vite ! C’est-à-dire avant le congrès de la FCPE. »


Les détracteurs de M. Raoult lui reprochent avant tout son manque de goût pour l’écoute et le dialogue, et surtout celui exacerbé de « la com’ ».
 La sienne. « Les militants se sentaient trahis, lâchés par le national », disent-ils.
Pas tant que cela, affirment les médias, assurant que samedi, la ministre Najat Vallaud-Belkacem a été littéralement « ovationnée » à la fin de son discours.


Faux, répondait mardi matin un responsable régional interrogé par Yves Calvi sur RTL : « oui, nous l’avons applaudie », concède-t-il, « mais de là à parler d’ovation… C’est parce que nous sommes des gens polis. »


 Bref, on dirait qu’est fini le temps – sauf à l’UMP peut-être ? – où le culte du chef est censé gommer tout esprit critique.


 Effet de la crise ou des médias sociaux qui font office de censeurs, la bronca agite tous les mouvements ou presque : on fait valser les leaders syndicaux, on n’hésite plus à dénoncer en interne les profiteurs et les escrocs, on met chacun le nez dans ses contradictions, ses mensonges et ses compromissions.


 Et si, devenus soudain clairvoyants, de plus en plus de Français refusaient de s’en laisser conter ?


 On peut rêver…

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