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mercredi 27 mai 2015

Cohn-Bendit : encore un Français de papier (Présent 8362)

Publié le 27 mai 2015
              
chard

27/05/2015 – FRANCE (NOVOpress)
Nous avons donc depuis quelques jours un nouveau compatriote : Daniel Cohn-Bendit.

 C’est le ministre de l’Intérieur en personne qui l’en a informé, le 21 mai, quarante-sept ans après, jour pour jour, où, en mai 1968, un autre ministre de l’Intérieur prenait un arrêté d’expulsion contre « Dany le Rouge ».
C’était l’époque où l’émeutier professait avec Lénine « qu’un prolétaire n’a pas de patrie » ; aujourd’hui il en a deux, la France et l’Allemagne.
Il aurait pu être naturalisé beaucoup plus tôt, comme son frère Gaby, mais il voulait échapper au service militaire.
 Il est devenu français, en quelque sorte, par le sang versé, pas le sien, mais celui des CRS et des gendarmes mobiles agressés par les pavés sous lesquels il n’y eut jamais que l’égout anarchiste et non point de plage.
Normalement, au cours d’une cérémonie à la préfecture, il est rappelé aux nouveaux Français leurs droits et leurs devoirs, ils doivent aussi chanter la Marseillaise.
 On lui a épargné cette épreuve, car entonner le chant national en eût été une.

 Il a confié au Point que, s’il pleure en écoutant l’hymne européen, il ne peut toujours pas chanter la Marseillaise.
Sur Canal +, il a même fustigé ceux qui l’ont fait le 11 janvier !
« Qu’un sang impur abreuve nos sillons, Cabu aurait dit : “Mais qu’est-ce que c’est que ces cons-là ?” »
 Pour ce qui est du drapeau français, il clamait en mai 1968 qu’il était « fait pour être déchiré ».
 Cela est pour le moins fâcheux pour un Français, même de fraîche date.
 Mais tout est relatif !

 Aujourd’hui, le socialiste Jean Zay entrera au Panthéon, malgré les protestations de dizaines d’associations d’anciens combattants et de résistants qui refusent que la patrie soit « reconnaissante » à un homme qui, dans Le Drapeau, appelait l’étendard sous lequel des millions de héros sont morts « cette saloperie tricolore », « cette immonde petite guenille », « de la race vile des torche-culs », un drapeau qu’il avouait « haïr férocement ».

 À côté de ça, le rouquin ferait presque figure de patriote…
Cohn-Bendit n’attache pas plus d’importance que ça au fait de devenir français, « C’est un jeu », dit-il, car il restera « cosmopolite jusqu’au bout ».
Mais alors pourquoi ?
 Son fils Bela, fan de l’équipe de France de foot, l’y a incité, apparemment plus Français que son père, il avait les cheveux bleu-blanc-rouge lors de France-Brésil.
Encore l’échec d’une éducation !
 Ce n’est pas comme ça que son père l’a élevé, ni pour que son fils se teigne les cheveux aux couleurs du drapeau qu’il a fait brûler en mai 1968, les jeunes sont ingrats…

A-t-il des regrets ? lui a-t-on demandé.

Oui. « Trois pages que j’ai écrites » dans Le Grand Bazar, racontant comment, dans une crèche où il travaillait, il se laissait tripoter le sexe par des bambins, lui faisant de même à leur égard.
Il en était toujours au « il est interdit d’interdire ».
Notez que ce ne sont pas ces actes qu’il regrette, mais de les avoir révélés.

 Le ministre de l’Intérieur nous dit que cet homme-là a été jugé digne de recevoir la nationalité française, quoique ni lui ni personne n’eût été affecté s’il était resté allemand puisque, de toute façon, depuis longtemps, sans être français il est chez nous comme s’il était chez lui.

Il n’est pas fier d’être français ; rassurons-le, nous ne sommes pas fiers non plus qu’il le soit, nous en avons honte.
Guy Rouvrais


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