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lundi 27 avril 2015

L’Autriche songe à quitter l’Union européenne

Le 27 Avril 2015
 

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Le 7 janvier 2015, le ministère de l’Intérieur autrichien a accepté le principe de l’initiative populaire (Volksbegehren) optant pour la sortie de l’UE.
 
Les Autrichiens, déçus de l’Europe, songe à une Autriche libre, indépendante et neutre.
L’initiative populaire est le moyen le plus puissant de la démocratie directe encore aux mains de la population autrichienne.
Dans un premier temps, le ministère et la Cour constitutionnelle refusèrent les presque dix mille signatures dûment validées demandant ce vote.
 Dans un second temps (à nouveau dix mille signatures, donc en tout vingt mille signatures) ils ne purent plus refuser.
Ainsi, pendant 8 jours, entre le 24 juin et le 1er juillet 2015, les Autrichiens pourront s’inscrire sur les listes officielles dans leur commune ou mairie pour exprimer officiellement, par leur signature, leur volonté de quitter l’UE.
 
Voici le texte officiel de l’initiative en faveur de la sortie de l’UE (extrait) :
Presque toutes les promesses faites avant l’adhésion à l’UE il y a 20 ans et ayant mené au «oui» à l’adhésion n’ont pas été tenues :

  • Au lieu de la croissance, nous avons assisté à une détérioration dans presque tous les domaines : chômage, surendettement, pouvoir d’achat pour la grande majorité de la population.
  • Le taux de criminalité a progressé (au lieu d’apporter plus de bonheur aux peuples).
  • Les petites exploitations agricoles continuent de disparaître.
  • L’environnement s’est détérioré.
  • Les décisions prises au niveau de l’UE sont très souvent dictées par les entreprises internationales de la pharmaceutique, de l’énergie nucléaire et du génie génétique, ainsi que des multinationales agroalimentaires qui ne laissent aucune chance à un approvisionnement local et régional favorable aux classes moyennes.
  • La politique de paix est particulièrement mise en danger suite à notre appartenance à l’UE.
  • Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est de plus en plus contrarié, or il est le fondement de la paix et la liberté.
  • La participation aux sanctions économiques contre la Russie est incompatible avec la neutralité perpétuelle ancrée dans la législation autrichienne.

« Nous voulons de nouveau vivre dans un pays libre et neutre sans être une «colonie» de Bruxelles et de Washington. Nous ne voulons surtout pas être entraînés dans des conflits à l’étranger qui ne nous regardent en rien et représentent un réel danger pour la paix. Stoppons de telles exigences dès le début, sinon il sera trop tard » ajoute le texte.

  • Seul le fait de quitter l’UE nous permettra d’échapper aux fameux accords transatlantiques de libre échange entre l’UE et les Etats-Unis (TTIP) et le Canada (CETA).
  • L’Autriche ne récupère qu’une petite part des milliards d’euros annuels servant à la «promotion» de l’UE. Du fait de ces paiements annuels dus à l’UE, nous sommes un contributeur net depuis 20 ans.
  • L’Autriche n’a même pas le «droit» de codécision pour l’utilisation de cet argent.
  • En fin de compte, le fait d’être membre de l’UE est depuis 20 ans une affaire à perte pour l’Autriche pour avoir entraîné la diminution des prestations sociales et des investissements étatiques en faveur de la population.
  • En cas de sortie de l’UE, l’Autriche n’économiserait pas seulement ses paiements annuels en tant que contributeur net mais également les paiements pour les divers «fonds de sauvetage pour l’euro».
  • Les obligations de dépôts à hauteur de milliards pour le Mécanisme européen de stabilité (MES) et les énormes garanties pour le Fonds européen de stabilité financière (FESF) seraient supprimées.
  • L’Autriche pourrait réintroduire sa propre monnaie et mener une politique monétaire servant tout d’abord son économie nationale.
L’objectif de cette initiative populaire est parfaitement démocratique, et personne n’a de raisons de s’y soustraire, et le retrait de la République autrichienne de l’Union européenne évitera davantage de dommage à la population.
Celle-ci la ressent comme un instrument centralisé, paralysant, mettant le pays sous tutelle, présentant des aspects toujours plus dictatoriaux, et nullement prometteur.
Les petits pays indépendants offrent beaucoup plus de chances pour une économie et une vie respectueuse de la nature et durable qui profitera aux générations futures.

Ce texte a été remis personnellement au ministère de l’Intérieur à Vienne le 17 décembre 2014
Source: WEGWARTE, 25e année, no 2, avril 2015, Mitteilungen der Initiative Heimat & Umwelt

Sortie de l’UE garantie par l’art. 50 du Traité de l’Union Européenne (1) :

  1. Tout Etat membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union.
  2. L’Etat membre qui décide de se retirer notifie son intention au Conseil européen. À la lumière des orientations du Conseil européen, l’Union négocie et conclut avec cet Etat un accord fixant les modalités de son retrait, en tenant compte du cadre de ses relations futures avec l’Union. Cet accord est négocié conformément à l’article 218, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Il est conclu au nom de l’Union par le Conseil, statuant à la majorité qualifiée, après approbation du Parlement européen.
  3. Les traités cessent d’être applicables à l’Etat concerné à partir de la date d’entrée en vigueur de l’accord de retrait ou, à défaut, deux ans après la notification visée au paragraphe 2, sauf si le Conseil européen, en accord avec l’Etat membre concerné, décide à l’unanimité de proroger ce délai.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Alain Leger pour Dreuz.info.

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